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Hélène HORRENT le 25/09/19
Hélène HORRENT le 06/10/19
L'In situ caractérise les oeuvres qui se nourrissent du lieu où elles sont pensées, puis installées. L'emploi du mot In situ remonte aux années soixante, les artistes désirant exposer hors des lieux institutionnels investissent l'espace architectural ou naturel. L'oeuvre In situ (sur site) existe depuis toujours, Michel Ange lors de la réalisation du plafond de la chapelle Sixtine a bien sûr tenu compte des dimensions des voûtes pour peindre les épisodes de la Genèse, mais l'In situ aujourd'hui ne se pense plus comme un habillage décoratif du lieu, mais comme un concept relationnel entre oeuvre et espace. L'In situ revêt aussi un caractère historique ou politique en adéquation avec le lieu où l'oeuvre est visible. De nombreuses oeuvres ici élaborées dans le cadre de la 15ème biennale répondent au concept d'In situ.
L'oeuvre de l'artiste français Jean-Marie Apriou située stratégiquement à l'entrée de la première halle vient perturber la visibilité de l'espace. Un immense déploiement de ronces en fonte d'aluminium obstrue le passage et amène le visiteur à se frayer un chemin, à entrer dans la sculpture en adaptant son corps aux méandres du roncier aux épines agressives. En collaboration avec une fonderie régionale, la fonte matériau industriel rappelle les activités économiques du site des usines Fagor. La ronce étant le premier végétal à investir un lieu laissé en friche, opposant ainsi le naturel et l'industriel. Dans l'imaginaire, le roncier incarne une nature qui reprend ses droits.
L'artiste Mire Lee, originaire de Corée du sud a investi une fosse de montage située dans la halle 3. Les barrières présentes avant l'installation de son travail font parties de l'oeuvre et ont été repeintes en blanc. Deux sculptures informes cohabitent, l'une suspendue à un pont de levage et l'autre couchée sur le sol dans la fosse. Ces deux corps mécaniques contiennent des moteurs constitués de câbles métalliques et d'un système de pompage. La sculpture suspendue crache un liquide visqueux (glycérine, papier et résine) qui récupéré dans la cuve se réintroduit dans celle-ci en cycle en continu. La sculpture au sol s'enroule sur elle-même. Ces machines organiques, presque vivantes sont soumises, l'artiste veut dominer modeler le matériau, le faire céder à ses désirs. Cette installation provoque des sentiments contradictoires : attraction et répulsion, domination et soumission, affection et violence.
Hélène Horrent
Professeure relais à la Biennale 2019
helene.horrent@ac-lyon.fr