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Biennale 2019

En lien avec l'IAC

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De la matière à l'image

matérialitéhybridefigurationpaysage

Sebastian Jefford (détail)
Courtesy de l’artiste et Gianni Manhattan, Vienne 
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

© Blaise Adilon

Sebastian Jefford (détail)
Courtesy de l’artiste et Gianni Manhattan, Vienne
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

© Blaise Adilon

Giulia CENCI, Mud (détail) 2019
Courtesy de l’artiste et SpazioA, Pistoia
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Démolition Auto Calard, Saint-Maurice-de-Gourdans

© Blaise Adilon

Giulia CENCI, Mud (détail) 2019
Courtesy de l’artiste et SpazioA, Pistoia
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Démolition Auto Calard, Saint-Maurice-de-Gourdans

© Blaise Adilon

Charlotte Denamur, Rosées bleues (détail), 2019
Courtesy de l’artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Le Géant des Beaux-Arts, Saverne, Sotexpro, Panissières et l’association Zig-Zag, Lyon

© Blaise Adilon

Charlotte Denamur, Rosées bleues (détail), 2019
Courtesy de l’artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Le Géant des Beaux-Arts, Saverne, Sotexpro, Panissières et l’association Zig-Zag, Lyon

© Blaise Adilon

Zhan Zhang Xu, ‘Si So Mi’ Hsin Hsin Joss Paper Store Series — Room 004, 2017
Courtesy de l’artiste et Project Fulfill Art Space, Taipei
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

© Blaise Adilon

Zhan Zhang Xu, ‘Si So Mi’ Hsin Hsin Joss Paper Store Series — Room 004, 2017
Courtesy de l’artiste et Project Fulfill Art Space, Taipei
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

© Blaise Adilon



Quels sont les matériaux et pratiques plastiques mis à l’oeuvre dans l’exposition? Comment passe t-on de la matière première à l’oeuvre ?

Giulia CENCI, Mud, 2019 : Est-ce un hasard si l’exposition s’ouvre sur une oeuvre portant ce titre ? En anglais, Mud, signifie “la boue”, terre informe des origines, à partir de laquelle l’Homme prend vie dans un certain nombre de croyances. L’artiste a une pratique de la collecte par laquelle elle récupère toutes sortes de déchets (notamment industriels) qu’elle combine à des moulages.

Zsofia KERESZTES associe une pratique ancestrale, celle de la mosaïque, à des matériaux contemporains industriels comme le polystyrène. La tesselle de la mosaïque évoque également le pixel informatique, liant sémantiquement des pratiques éloignées dans le temps au sein d’une même oeuvre.

Cedric ESTURILLO, pratique la taille directe, à la gouge dans des troncs d’arbres ou dans des matériaux composites, tout en l’associant à la peinture, à l’assemblage ou à des tableaux lumineux aux néons électriques.

Théo MASSOULIER, associe dans ses oeuvres des éléments végétaux à des objets manufacturés, souvent constitués de plastique. Chaque assemblage reconstitue une hybridation improbable. Les éléments sont sublimés par la mise en scène et l’éclairage qui contrastent fortement avec l’idée d’un futur à jamais maculé de plastique. 

Randolpho LAMONIER compose un environnement explosif chargé d’objets du quotidien, de végétaux, de déchets. La lumière vient théâtraliser et unifier l’espace. 

Charlotte DENAMUR peint au sol et expose sa toile au plafond. Les maladresses et les accidents sont des éléments intégrés dans le processus de travail ; la tache devient un motif. 

Sebastian JEFFORD produit des sculptures, souvent fixées au mur, masquant leur matérialité véritable et leur processus de fabrication, mais appelant la main du visiteur par leur aspect doux et moelleux.

Pour un monde d’hybrides ?

Ces pratiques souvent combinées peuvent faire écho à diverses influences et conduire parfois à des représentations d’êtres intermédiaires, reliant un passé mythologique à l’invention d’un présent ou d’un futur monstrueux ou grotesque.

Le processus opératoire de l’assemblage implique le rapprochement de matériaux, d’objets issus d’univers différents, coexistant dans l’oeuvre pour créer une nouvelle unité dans l’idée que l’artiste compose avec les fragments d’un monde en décomposition. 

Giulia CENCI, Mud, 2019 : Giulia CENCI agglomère des éléments mécaniques et des objets en plastique dans des moules à formes animales ou humaines.. Les pigments, la poussière qui recouvrent les sculptures leur confère une unité qui vient apaiser leur caractère monstrueux. Le visiteur est confronté à des entités modelées, à mi-chemin entre objets manufacturés et formes organiques, couvertes d’une peau cendreuse.

Théo MASSOULIER associe dans ses créations des réflexions scientifiques, cosmologiques, archéologiques et philosophiques. Ses installations adoptent des dispositifs et des codes que l’on peut rencontrer dans les cultures biologiques et procèdent de l’assemblage d’objets issus tant du monde naturel que du monde industriel et figurant des êtres hybrides. Ces oeuvres prennent en charge les questions d’actualité et les réflexions face à l’anthropocène : cette idée que la planète est entrée dans une ère géologique nouvelle où l’Homme impacte l’environnement plus que n’importe quel autre phénomène. L’oeuvre semble nous questionner : que reste-t-il de l’animal ? Que reste-t-il de notre civilisation ? Dans quel sens la métamorphose se déroule-t-elle ?

Zhan Zhang XU mélange les cultures (traditions taïwanaises / références occidentales…). Il réalise une vidéo d’animation pour prêter vie à ses sculptures grotesques de papier, prenant forme de rats ou de grenouilles. Ces associations incongrues plongent le visiteur dans un monde fictif surprenant. 

Randolpho LAMONIER met en oeuvre une pratique qui relève de la narration, du documentaire et de la description.

Objets, assemblages, vidéos, sons, lumières … L’espace d’exposition lui-même semble hésiter entre espace naturel et espace construit, plongeant le visiteur dans une forme de jungle urbaine.

Une dispositif tentaculaire notamment composé de tubes d’aspirateurs semble symboliser le Big brother is watching you brésilien .

Dans une vidéo, une figure féminine à cornes, évolue au rythme de la musique.

Giulia CENCI, Mud, 2019

Les sculptures de Zsofia KERESZTES, figurent des fragments de formes animales ou suggèrent de par leurs rondeurs et leur symétrie des formes organiques, des corps déformés, rappelant parfois les sculptures de MIRO ou de Jean  ARP.

Les installations de Cédric ESTURILLO empruntent à des références mythologiques, historiques (le baroque italien) autant qu’elles sont imprégnées d’une esthétique issue du groupe de design Memphis. Ses oeuvres sont protéiformes, uchroniques, volontairement polyphoniques. Les sculptures viennent puiser tant dans l’histoire de l’art que dans l’artisanat, l’architecture ou le design.

L’oeuvre Chimère (2019) fait référence, littéralement, à la notion d’hybridation présente dans l’ensemble de l’oeuvre. Nous pouvons nous questionner sur le lien entre l’apparition des chimères et les périodes de transformations profondes de la société.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_de_Memphis

Lien Chimères dans l’art : https://perezartsplastiques.com/2017/01/30/les-chimeres-dans-lart/

Naomi MAURY associe la mise en oeuvre de moyens technologiques à ses sculptures agglomérant des matériaux divers et variés. Des modelages de mains et de pieds se greffent aux structures métalliques, transformant l’ensemble de l’installation en un monumental “mille pieds”.

Sebastian JEFFORD réalise des sculptures murales qui “existent quelque part entre objet et image” (dixit l’artiste), alliant une esthétique de pâte à modeler à des formes monumentales. Les images sont peintes à l’acrylique sur la surface des sculptures, parfois au moyen de pochoirs. Leur iconographie renvoie à la figuration narrative et associe le dessin humoristique à des symboles macabres, formes de contradictions inhérentes conférant un caractère schizophrénique aux oeuvres.

La disposition de l’espace du Laboratoire permet aussi de mettre en valeur l’idée d’hybridation. Les rapports entre les livres et les oeuvres seraient une métaphore de l’espace de création, laboratoire où la théorie s’alimente de pratique et vice versa. Au mur, des reproductions d’oeuvres emblématiques des questionnements du laboratoire. La proximité des images induit un sens de lecture, permet aux idées d’émerger. 

Quelles formes prennent la figuration humaine et animale ?

L’image du corps humain ou de l’animal est omniprésente dans l’ensemble de l’exposition. La forme de cette présence est déclinée en un grand nombre de variations portant vers des significations multiples.

Quelques états relevés:

Fragmentaire (CENCI, KERESZTES, MAURY, DENAMUR, ESTURILLO, JEFFORD) ou hybride (voir ci-dessus).

Minuscule (MASSOULIER) ou monumental (LAMONIER) 

Présent par son absence même (Denamur) ou “surincarné” par des matériaux bruts ou par les marques de sa fabrication ( CENSI, KERESZTES, MAURY, ESTURILLO)

Animé (PERRET, Zhan Zhang XU, MASSOULIER)

Caricatural (JEFFORD), symbolique (ESTURILLO, JEFFORD)

D’où émerge le paysage ?

Le paysage est l’un des fils conducteurs de l’exposition. La notion est abordée et explorée de manières très différentes en fonction des artistes.

Giulia CENCI : Les sculptures ponctuent l’espace strié de lignes horizontales dans lequel elles semblent flotter. A son arrivée dans cette première salle de l’exposition, le visiteur, à la lisière, peut embrasser l’ensemble de l’installation du regard avant de traverser ce qui peut s’apparenter à une forêt d’êtres difformes et cauchemardesques ou de jolis fleurs, selon les interprétations.

Dans l’espace de Théo MASSOULIER, les tiges de végétaux secs plantées dans le sol à intervalles réguliers donnent la sensation d’un paysage que la vie aurait quitté, contrastant avec la composition miniaturisée de Turbozoïc, bouillonnant d’une vie… artificielle.

Randolpho LAMONIER compose un environnement hétérogène oscillant constamment entre intérieur et extérieur, entre ciel et terre, entre espaces naturels et artificiels, entre luxuriance végétale et béton ou goudron, gardant le visiteur dans une indétermination globale.

Rosées bleues plonge le visiteur dans un milieu bleu et cotonneux. La surface de toile de Charlotte DENAMUR couvre l’ensemble du plafond (all over) et laisse le visiteur dans un espace indéterminé, se situant entre le ciel et l’eau, soit intégré dans le paysage.

Dans Another Green World de Sebastian JEFFORD, la sculpture suspendue au mur sert de support à une image qui semble réalisée avec les mêmes matériaux plastiques et boutons pression et couleurs vives. Deux personnages vus de dos s’avancent dans un paysage dont la limite est le point de fuite, lieu de rencontre du ciel et de la terre.

Zhan Zhang XU et Jean-Baptiste PERRET convoquent le paysage comme décor de leurs vidéos. Le film d’animation ‘Si So Mi’ Hsin Hsin Joss Paper Store Series — Room 004 (2017) démarre sur un long premier plan figurant un décor de forêt en papier froissé, l’endroit où sera filmé tout le “clip”.

Dans L’ergot de seigle de Jean-Baptiste PERRET, le dialogue entre le petit garçon et la femme trouve son origine dans le paysage dans lequel il est filmé : un champ de seigle. La Vouivre présente une action de soin entre un guérisseur et son patient, à travers la figure curative de l’eau.


Article issu du dossier pédagogique élaboré par l'IAC et les professeurs relais (Olivier MARX, académie de Grenoble et Aurélie BLONDEL, académie de Lyon).

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Aurélie BLONDEL Aurélie BLONDEL
Chargée de mission Arts plastiques à la DAAC de Lyon

aurelie.talabard@ac-lyon.fr



Responsable de la publication
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Comité de rédaction
Valérie PERRIN DAAC Lyon
Aurélie BLONDEL Chargée de mission DAAC Lyon
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Fabien BOULAY Webmestre DAAC Lyon





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