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Biennale 2019

Des lieux emblématiques

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LE CREUX DE L’ENFER

Centre d'art contemporain



@ Wikipédia

@ Wikipédia

Le creux de l’enfer s’associe à la quinzième édition de la biennale d’art contemporain en présentant l’artiste français Alexis Guillier dont le travail artistique se porte sur les zones d’ombre de l’histoire culturelle comme le faux artistique. L’exposition qui porte le nom de NOTRE DAME DE FRANCE sera visible du 12 octobre au 2 février 2020.

LE CREUX DE L'ENFER (VALLEE DES USINES, AVENUE JOSEPH CAUSSAT, THIERS)

Dès le XIIème siècle, la ville de Thiers développe son dynamisme commercial grâce à la Durolle, rivière torrentueuse qui fournit l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des moulins et des usines de coutellerie. Même si la région ne possède pas de mines de fer ou d’acier, ni de carrières de meules, un quart de la population thiernoise exerce le métier de coutelier. Au XVIIème siècle, les couteaux de Thiers s’exportent des ports de Bordeaux et Nantes, via l’Espagne et l’Italie jusqu’à la côte orientale de la mer méditerranée.

Le bâtiment actuel qui porte toujours le nom de creux de l’enfer est construit au XIXème siècle. En 1836, il abrite une usine de martinets appartenant à Charles Pelossieux. Ces énormes marteaux s’actionnent grâce à la puissance de l’eau dans les forges, la force cogne la fonte chaude et la transforme en pièces brutes de fer pour produire les lames des couteaux. Vers 1880, Pierre Delaire, coutelier parisien reprend la direction de l’usine et installe une aiguiserie et des ateliers de façonnage de manches. L’usine est en partie détruite à la suite d’un incendie dans le premier quart du XXème siècle. Dans les années 20-30, l’usine est acquise par monsieur Garret, celui-ci poursuit les activités de coutellerie et se spécialise dans la forge et le découpage des lames.

Les crues de la Durolle ainsi que le manque d’espace et de lumière et le besoin de machines électriques désormais nécessaires à la fabrication des couteaux provoquent la cessation définitive de l’usine en 1956. Le site reste fermé et en friche pendant trente longues années. Il faut attendre 1985 pour qu’un rassemblement national de sculpture monumentale métallique soit organisé par la ville de Thiers. Six artistes régionaux et internationaux (Yves Guérin, Michel Gérard, Dennis Oppenheim, Patrick Raynaud, Georges Trakas et Vladimir Skoda) sont conviés, assistés d’artisans locaux avec pour objectif de produire des œuvres de grande envergure implantées avec justesse dans le contexte de la ville et sa périphérie. Georges Trakas, artiste d’origine québécoise s’intéresse de très près à la vallée des usines. Il réalise des passerelles tout autour du Creux de l’enfer. La Durolle comme centre de l’âme, ressentir la puissance de la rivière dans notre ventre. Ces passerelles dont une nommée pont de l’épée fait d’inox qui reflète la rivière a la forme d’une épée dans la ville des couteaux. Si aujourd’hui plus de trente ans après, l’inox s’est terni, les passerelles subsistent toujours. Un projet de restauration devrait voir le jour cette année.

Ce dessein fait naître le désir d’unir architecture industrielle et activité de création permanente. La ville de Thiers s’empresse d’acquérir en 1986 le site emblématique du Creux de l’enfer. De cette volonté, la municipalité soutenue par le ministère de la Culture et de la communication, de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) Auvergne et du conseil général du Puy-de-Dôme ambitionne de réhabiliter le site dans la perspective de faire de ce lieu un laboratoire de la création contemporaine. Cette transformation rentre dans le cadre de la politique de décentralisation culturelle insufflée par Jack Lang, alors ministre de la culture.Le chantier est confié aux architectes Xavier Fabre et Vincent Speller. Leur mission est de préserver ce passé industriel par un aménagement partiel des espaces, les matériaux sont laissés brut. La beauté austère de la façade en granite où sont encore lisible les lettres de l’enfer d’une couleur rougeâtre effacée est conservée en l’état. Des stigmates de ce passé industriel sont encore observables, on trouve des parties d’engrenages et de poulies, des rouets et aux étages inférieurs de l’usine des pièces hydrauliques d’origine. Accolée à la roche, on peut entrevoir la pierre directement dans les salles d’exposition. Sur quatre étages, le bâtiment possède de grandes ouvertures qui laissent pénétrer la lumière naturelle. 

Après dix mois de travaux de décembre 1987 à septembre 1988, le centre d'art ouvre ses portes en décembre 1988. L'objectif n'étant pas de parachuter un lieu d'art contemporain sans aucun rapprochement avec les populations, mais de créer une collaboration étroite entre le savoir-faire d'une ville (le travail du métal) et les artistes invités. C'est pourquoi les oeuvres sont créées in situ établissant un lien avec la ville de Thiers. En 2000, Frédéric Bouglé devient directeur du Creux de l'enfer. En 2001, il crée un cycle d'expositions intitulé "Les enfants de Sabbat", en partenariat avec l'école des Beaux-arts de Clermont-Ferrant et de Lyon, il expose la jeune création régionale. Le 19 avril 2018, il quitte ses fonctions pour un départ en retraite, rentre alors en scène Sophie Augier-Grappin qui lui succède jusqu'à aujourd'hui. Le Creux de l'enfer propose une programmation trimestrielle et pluridisciplinaires (vidéo, installation, photographie, peinture...) exposant des artistes européens et régionaux.

Origine du nom : Le Creux de l'enfer trouve plusieurs origines

Au IIIème, Saint Genès adolescent venu d'orient et disciple de Syrénat (compagnon de Saint Austremoine) est décapité par un soldat romain sur un rocher pour ne pas avoir révélé où se trouvait son maître. Il devient le martyr du rocher de l'enfer.

Au XVIème siècle, on retrouve les traces d'un rouet, nommé "gour des fades", traduit par creux des fées. En 1791, un martinet (marteau à bascule qui bouge avec la force de l'eau et sert au forgeage des matériaux comme le fer) porte le nom de l'enfer.

Au milieu du XIXème siècle, les forgerons et les artisans pauvres à la recherche d'un travail gagnent la vallée des usines. Ils découvrent alors des conditions de travail très difficiles. Entre une cadence effrénée, sept jour sur sept, cloîtrés au contact de fours incandescents dans le bruit fracassant des découpoirs mécaniques  et des martinets à ressort, le travail est extrêmement pénible. Les différents ateliers sont séparés pour accélérer la production à la chaine. Les accidents du travail se multiplient, des membres mutilés à l'écrasement des corps dans les meules, les ouvriers disent que même le diable ne voudrait pas habiter ici. En 1919, l'usine brûle une première fois. En 1934, un incendie frappe à nouveau le bâtiment, celui-ci est reconstruit en grande partie. Cette même année, à l'angle du bâtiment, un diable rouge  aux contours délicats et d'une hauteur de plus de deux mètres est représenté sur la façade  par les peintres en bâtiments Louis Guelpa et son frère originaires de la ville de Thiers. Si celui-ci a disparu, reste aujourd'hui le nom de Creux de l'enfer encore visible.  Ce diable aux allures de dandy sert de logo  au centre d'art.






Hélène Horrent Hélène Horrent
Professeure relais à la Biennale 2019

helene.horrent@ac-lyon.fr



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