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Biennale 2019

Paysages biologiques

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Organicités architecturales

Les imaginaires biologiques de Holly HENDRY.



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Holly HENDRY, Wrot, 2017 

Les démarches artistiques impliquant à la fois la dimension paysagère et le domaine du vivant peuvent se distinguer par le fait que la vie y est soit présente, effective, suggérée, ou encore à imaginer via les éléments qui sont donnés à voir. L'imaginaire scientifique et l'implication du vivant amènent les artistes à poser les questions de stabilité et d'instabilité, de variabilité, d'ambiguïté entre l'inerte et ce qui vit, remettant parfois en cause cette dichotomie fondamentale. L'expérience esthétique des œuvres nous propose de multiples approches en véhiculant la formulation de nouveaux paysages, ceux qui n'ont pas encore été imaginés ni explorés. Nous pouvons nous demander à travers diverses démarches comment les artistes se saisissent de l'imaginaire scientifique et dans quelle mesure leur œuvres véhiculent à la fois des savoirs et des procédures propres à la science à des fins proprement artistiques.

Problématiques générales :

Comment la représentation du vivant peut-elle à la fois véhiculer des connaissances, des méthodes et des modalités scientifiques tout en portant un projet esthétique ?

Comment les œuvres se nourrissent des imaginaires scientifiques ?

Si l'architecture était un corps, comment lui insuffler une forme de palpitation organique?

C'est cela que questionne Holly HENDRY à travers ses paysages architecturaux réinterprétés par des imaginaires relevant à la fois de l'archéologie, de l'économie et de la biologie. 
À partir d'une réflexion sur l'environnement architectural, ses dimensions physiques, matérielles, ses sémantiques industrielle et économique, Holly HENDRY invente des corps organiques et sculpturaux qui semblent être l'aboutissement d'interventions chirurgicales opérées sur l'espace lui-même, à la manière d'une dissection. Sans être des systèmes vivants, ces concrétions organiques suggèrent la circulation de fluides et le développement de tissus hybrides entre vivant et inerte. Des blocs disposés au sol orchestrent la stratification de matières hétérogènes, évoquant des coupes de couches épidermiques empruntées à l'imagerie scientifique1. Le spectateur change d'échelle, percevant un paysage biologique, paysage de l'intime et de l'imperceptible à l'échelle d'une architecture qui l'invite à participer de tout son corps d'une ambiance immersive. À la manière d'un paysage ou d'un jardin, le visiteur reste libre de circuler dans les méandres organiques que nous livre cette lecture archéologique de l'architecture, interprétation qui semble menée avec les moyens du sculpteur et l'imaginaire du scientifique.

La création de mondes biologiques a été également explorée dans les deux volets précédents de la trilogie « moderne » , notion qui anime la programmation de la biennale d'art contemporain de Lyon depuis la 13èmeédition de 2015. Rappelons-nous par exemple les sutures réalisées à l'aide d'agrafes sur le sol bétonné de la Sucrière par Kader ATTIA2, amenant à considérer l'architecture comme un corps, la réparation physique pouvant contribuer à la réparation de la blessure psychologique.
Alex DA CORTE, avec Taut Eye Tau (2015), nous amenait à parcourir tout un espace aménagé d'objets divers pour nous immerger dans l'expérience de l'oeil tendu par la protéine tau (formule qui correspond à la traduction du titre de l'œuvre). Il s'agit d'une expérience de la détérioration des protéines tau qui conduit à la démence et à la maladie d'Alzeimer connue sous le nom de maladie de Morgellons. Ainsi tout l'espace imaginé et aménagé par l'artiste propose au spectateur une expérience qui relèverait d'une activité sensitive et perceptive par le prisme d'un autre corps soumis à des perturbations biologiques. Se dresse alors un véritable paysage hétérogène aux agencements incongrus d'objets qui nous amène à adopter, via la couleur bleue englobant tout l'espace, un régime perceptif dont les paramètres biologiques auraient été modifiés.
L'installation d'Ernesto NETO, en 2017, intitulée Two columns for a bubble light invitait également le spectateur à évoluer dans espaces étrangement organiques. Dans cette œuvre, la toile de polyamide s'apparente à un épiderme fragile, les visiteurs pouvaient alors parcourir des cellules comme ils auraient pénétré à l'intérieur d'un corps diaphane baigné d'une lumière ne semblant n'être qu'autre que la palpitation du vivant.

1. Voir l'article « art et science ».
2. Kader ATTIA, Traditionnal Repair, Immatérial Injury, 2015. Sculpture in situ, agrafes métalliques, fil de fer, ciment. Biennale d'art contemporain de Lyon « La Vie Moderne », du 10 septembre 2015 au 3 janvier 2016


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UYGUES, Zoodram 4, 2011. Écosystème marin vivant, aquarium, masque en résine de La Muse Endormie de Constantin Brancusi (1910)134,6 x 99,1 x 76,2 cm. 


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Alex DA CORTE, Taut Eye Tau, 2015. Néon, moquette, stratifié, miroir, plexiglas, peinture en aérosol, osier, teinture, bois, vinyle. Biennale d'art contemporain de Lyon.


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Kader ATTIA, Traditionnal Repair, Immatérial Injury, 2015. Sculpture in situ, agrafes métalliques, fil de fer, ciment. Biennale d'art contemporain de Lyon « La Vie Moderne », du 10 septembre 2015 au 3 janvier 2016

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Bruno Philippot Bruno Philippot
Chargée de mission Arts plastiques à la DAAC de Grenoble

bruno.philippot@ac-grenoble.fr



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