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Biennale 2019

Les autres espèces du vivant

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HYBRIDATIONS: ANIMALITÉ ET ARTEFACTS HUMAINS

Dans quelle mesure l'animal s'associe à l'humain?

Animalitéshybridationsartefactle vivant

Nico Vascellari, Preparation Study for Lyon Biennale, 2019. Courtesy de l’artiste © Nico Vascellari

Nico Vascellari, Preparation Study for Lyon Biennale, 2019. Courtesy de l’artiste © Nico Vascellari

Daniel STEEGMANN MANGRANÉ, A Transparent Lead Instead Of the Mouth (c) Blaise Adilon

Daniel STEEGMANN MANGRANÉ, A Transparent Lead Instead Of the Mouth (c) Blaise Adilon

Tomas Saraceno,A Transparent Leaf instead of the Mouth, 2017 (c) Andrea Rossetti

Tomas Saraceno,A Transparent Leaf instead of the Mouth, 2017 (c) Andrea Rossetti



Artefact (Définition du Larousse) :

  • Structure ou phénomène d'origine artificielle ou accidentelle qui altère une expérience ou un examen portant sur un phénomène naturel.
  • Altération du résultat d'un examen due au procédé technique utilisé.

  • En anthropologie, produit ayant subi une transformation, même minime, par l'homme, et qui se distingue ainsi d'un autre provoqué par un phénomène naturel.

Le monde moderne se traduit par une évaluation constante de rapports renouvelés entre l'homme et l'animal. Pour cette biennale, Nico VASCELLARI et le duo DEWAR et GICQUEL interrogent ces relations sous l'angle de manifestations hybrides entre les techniques, les fabrications technologiques, la machine et le monde animal.

L'œuvre orchestre des régimes d'hybridations qui soulèvent une ambiguïté entre conciliation et aliénation. À travers ces pratiques nous pouvons nous demander dans quelle mesure l'animal s'associe à l'humain.

Nico VASCELLARI propose une hybridation qui conjugue l'automobile et les animaux qui en sont l'emblème. Le logo s'approprie les caractères de l'animal pour en édifier une symbolique, une icône dont la sémantique opère une anthropomorphisation de l'animal. L'artiste substitue la représentation tridimensionnelle de l'espèce concernée à la figuration stylisée et épurée de la marque :

«Ma proposition pour la 15ème édition de la Biennale de Lyon consiste en une grande installation composée de différentes sculptures en bronze dispersées dans l'espace et éclairées par une installation de plusieurs projections. Les vidéos projetées documentent les actions réalisées précédemment avec les sculptures. Ces sculptures sont des capots de voitures en bronze moulés avec des animaux, également en bronze, soudés là où normalement, il y aurait le logo de la compagnie automobile. Ces hottes sculpturales seront installées sur de vraies voitures qui circuleront autour du site de la Biennale (soit avant l’ouverture, soit lors de l’ouverture en guise d’intervention performative) en essayant d’imiter les comportements des animaux. » 

Cette substitution crée le surgissement d'une occurrence sauvage là où l'animal n'a pas sa place et ces combinaisons rappellent davantage le danger que représente la machine face à une forme de vulnérabilité du monde animal. Ces véhicules donnent l'impression de brutaliser la chair plutôt que de l'associer à des valeurs technologiques (vitesse, endurance, force, robustesse...). La sémantique du logo se déplace à travers une représentation qui fait écart aux conventions. Ainsi il traduit une animalité trahissant les artefacts humains. Si les éléments humains et animaux s'hybrident dans un même corps matériel, c'est pour mieux les faire exploser par un contraste dichotomique qui dénonce les détournements anthropomorphes de l'animal.

Quand à eux, Daniel DEWAR & Grégory GICQUEL convoquent des techniques qui nécessitent des apprentissages et l'assimilation de gestes complexes. Les représentations animales surgissent dans le corps massif de sculptures en chêne associant ainsi l'outil à travers les traces qu'il laisse dans le matériau. Dans un corpus d'œuvres intitulé Fantasmes mammifères, les relations entre l'homme et l'animal se concilient dans le mariage d'une truie et d'un homme. Si les savoir-faire de l'artisanat convoquent les techniques développées de l'homme, c'est pour les associer à une animalité dont il est également emprunt. L'hybridation salutaire entre l'homme et l'animal est orchestrée par des situations imaginaires mettant en scène divers échanges pour en dire l'harmonie dans l'homogénéité du chêne massif.


Daniel_Dewar_Gregory_Gicquel_ak Relief with Man, Udders, and Vase, 2017, Kunsthalle Basel, 2019. © Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Photo  Philipp HängerKunsthalle Basel

Œuvre en référence: Daniel DEWAR & Grégory GICQUEL, Oak Relief with Man, Udders and Vase, 2017

Lors des précédentes éditions de la biennale autour de la trilogie « Moderne » (La Vie Moderne, 2015 ; Mondes Flottants, 2017) la présence directe d'animaux s'associait à l'expérience esthétique du spectateur via des dispositifs faisant intervenir des artefacts humains.


He Xiangyu, Turtle, Lion, Bear, 2015

Avec Turtle, Lion, Bear, HE XIANGYU proposait en 2015 un dispositif composé de 20 TV sous vitrines entre lesquelles circulait le spectateur. Cette vaste installation immersive plongeait le visiteur dans le noir en lui proposant de visionner des visages humains au ralenti en train de bâiller. De temps à autre, s'immisçaient des figures animales comme pour souligner et rappeler une forme d'animalité, un infime surgissement à travers ces visages parachevés par un dispositif de représentation technologiquement élaboré (technique de photographie à haute vitesse).

Dans l’œuvre de Tomas SARACENO, Hyperweb of the Present, 2017, c'est tout un dispositif technique (projecteurs, structure en métal, effets sonores...) qui met en scène la présence d'une araignée. C'est l'animalité qui semble générer tout un ensemble d'artefacts qui contribuent in fine à concilier la présence de l'homme et du monde animal dans l'univers.

Daniel STEEGMAN MANGRANÉ insère tout un écosystème composé de phasmes dans un volume transparent emprunté au designer Alvar AALTO. Via une expérience esthétique dont les conditions sont infléchies par le dispositif de présentation, le spectateur est invité à reconsidérer l'exercice sensible de son regard pour se fondre aux rythmes imperceptibles de l'animal.

Référence : Daniel STEEGMAN MANGRANÉ, A Transparent Lead Instead Of the Mouth, 2016-17.

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Bruno Philippot Bruno Philippot
Chargée de mission Arts plastiques à la DAAC de Grenoble

bruno.philippot@ac-grenoble.fr



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