Les Usines Fagor abandonnées, désaffectées ont été investies par de nombreux graffeurs. Leurs productions côtoient aujourd'hui les oeuvres "officielles" de la Biennale et contribuent à l'identité du lieu.
Pourtant ces productions n'ont pas le même statut que les oeuvres de l'exposition, elles soulèvent de nombreuses questions, nous interpellant parfois dans notre parcours de visiteur. Par exemple, un graff de ZEVS a été réalisé au début de l'exposition avec la complicité des commissaires. Ce même artiste expose sous le nom d'Augure SCHWARZ  au MAClyon une oeuvre intitulée Capital Culturel où il fait couler les logos des entreprises partenaires de la Biennale.

Il est intéressant de voir que le projet de la Biennale se joue de cette dualité pour créer un paysage où divers éléments se mêlent. Les oeuvres de Stephen POWERS sont à ce sujet très révélatrices. Cet artiste contribue de trois manières différentes à la Biennale :- il réalise les visuels de la campagne de communication que l'on retrouve dans toute la ville. Son image, officielle, ponctue le paysage de Lyon. Elle permet d'identifier un événement culturel fort. Elle se décline sous de nombreux supports.- il signe avec son nom d'artiste la façade des usines Fagor. L'inscription "Warm in your mémory" semble tisser un lien entre les anciens ouvriers demeurant toujours dans le quartier, et donc l'ancienne activité industrielle et le temps présent, d'exposition.  -De plus, sous son pseudonyme de graffeur, (ESPO) il investi un mur entre deux halles, confondant ainsi son oeuvre avec les graffs déjà présents sur le lieu.  Cette oeuvre n'est pas répertoriée dans le catalogue officiel. 
Dans le paysage de la biennale, se confondent ainsi divers statuts de créateur, s'imposant et se dérobant à la fois. Est-ce une manière pour les commissaires de signifier la complexité de la création contemporaine actuelle et de soulever les mécanismes économiques et politiques  mais aussi poétiques qui la sous-tendent?

Questionnements pédagogiques