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Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 25/09/19
Lila GENTILHOMME le 26/09/19
Exposition "Fan Dong", Zhou Tao, CAC Halle des Bouchers, Vienne, du 14 septembre au 24 novembre 2019
Zhou Tao capture dans son travail l’évolution sociale d’une Chine en
pleine mutation. Employant des méthodes d’observation ethnographique, ses
films, placés à la jonction d’espaces construits et naturels, réels et
fictionnels, linguistiques et performatifs, sont proches du langage
documentaire tout en déployant des images hypnotiques. Plutôt que de « faire »
un film, Zhou Tao préfère dire qu’il le « cherche » parmi les topographies, les
architectures, les personnes et les communautés. Dans ses films sans scénario
ni récit, il porte ainsi son attention sur le terrain, la lumière et le climat
afin de déterminer les caractéristiques d’un lieu.
Pour le critique de cinéma Jean- Michel Frodon, « chacune de ses
réalisations tend à mettre en œuvre les effets d’une matérialisation du temps.
Dans une rue anonyme d’une ville chinoise, au milieu d’une forêt luxuriante, le
long d’un cours d’eau, à la frontière entre zone urbaine et nature sauvage, aux
confins d’activités qui semblent relever du travail agricole ou artisanal, du
sport, du jeu, se déploient chaque fois un enchainement de séquences, chacune
centrée sur un thème, qui est souvent une hypothèse d’un récit à venir
(qui ne viendra pas) et toujours une expérience sensorielle singulière. Un des
aspects les plus importants, les plus riches de sens, de ce que fait Zhou Tao
tient à la grande qualité plastique de ses images.
Sans effet de manche esthétisant, l’élégance des cadres et de la manière d’accompagner les mouvements, l’intensité de la présence des humains, des végétaux, des lumières, des matières se révèle une ressource d’intelligence du monde et de sa mise en forme par les moyens de la vidéo.
TheWorldlyCave [FánDòng] (2017) offre un ensemble de plans de
communautés de la diaspora Hakka dans de vastes paysages naturels et
industriels autour du globe. Tourné dans des sites tels que le port d’Incheon
en Corée du Sud, l’île espagnole de Minorque, Fán Dòng à Shoguan, en Chine ou
le désert de Sonora dans le sud-ouest des États-Unis, le film brouille les
repères géographiques et temporels pour révéler le seuil poreux entre
environnements naturels et artificiels et l’impact de l’activité humaine sur la
planète. Comme dans ses œuvres précédentes, Zhou Tao capture dans chaque lieu
des scènes sans intrigue, tournant son attention sur la couleur et la lumière
dans de longs plans séquence donnant au film une atmosphère onirique
surréaliste. La mise au premier plan de sujets humains et d’animaux dans des
paysages en constante transformation dresse alors un portrait méditatif de
notre monde globalisé.
Selon l’artiste, dans ce film « sans histoire ni scénario, la
lumière et le paysage deviennent les protagonistes. Ici, à Fán Dòng, les Hakka
ont quitté le lieu où leurs familles ont vécu pendant des générations. Avec la
mise en œuvre du nouveau développement, tous les villages de cette région
seront bientôt ensevelis sous des dunes de boue. De gigantesques piles de
machines d’occasion ont été stockées en plein air avant d’être revendues aux
pays du sud-est. Réunis en différents groupes, les promoteurs immobiliers
discutent du prix potentiel des terrains. Après avoir passé d’énormes dunes,
entre deux dunes plus hautes encore, les chasseurs ont construit leurs fosses
et leurs pièges à oiseaux. Ils ont attaché un fil transparent à une abeille
pour qu’elle les mène aux ruches cachées dans les fissures. Les pêcheurs ont
même trouvé du poisson dans le marais qui relie les eaux souterraines. Les
hommes et les femmes dans les cavernes géantes de béton armé dans les nuages
discutent encore des ouaouarons du déjeuner. »
Son travail a récemment été présenté au Guangdong Times Museum (2019), à la Tate Modern (2018), au Centre Pompidou (2018), à la 57e Biennale de Venise (2017) et à la 13e Biennale de Sharjah (2017). L’exposition bénéficie du soutien de Vitamin Creative Space (Guangzhou).
Lila Gentilhomme
Stagiaire - Chargée de relation avec les publics
LGENTILHOMME@labiennaledelyon.com