Nous utilisons des cookies pour améliorer votre navigation sur le site. Merci de cliquer sur "OK" pour donner votre accord.
Vous pouvez changer d'avis en modifiant les paramètres de sécurité de votre navigateur. Pour davantage de détails, consulter ici notre Politique de confidentialité.
OK
Laura GEISLER le 02/10/19
Laura GEISLER le 04/10/19
Laura GEISLER le 30/09/19
Laura GEISLER le 04/10/19
Laura GEISLER le 04/10/19
Laura GEISLER le 11/10/19
Laura GEISLER le 04/10/19
Laura GEISLER le 04/10/19
Daniel DEWAR & Grégory GICQUEL © Diana Pfammatter
Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Mammalian Fantasies, vue de l' installation, 2017-2019. Courtesy des artistes et CLEARING, Blaise Adilon
Daniel Dewar et Gregory Gicquel
Mammelian Fantasies (Fantasmes mammifères) , 2017-2019
Sculptures en chêne massif et en cyprès de Lambert (les bancs situés autour de l’auge -2è étage – exclusivement) ; coussins aux tissus brodés
Étages 2 et 3 du MAClyon
Après des études à l’école des Beaux-Arts de Rennes, Daniel Dewar et Gregory Gicquel se sont associés pour proposer un travail oscillant entre sculpture et ready-made, L’attention qu’ils portent au matériau, à la technique et au sujet offre une production sans cesse renouvelée. Collaborant depuis 1997, les deux artistes explorent une voie très expérimentale entre érudition et amateurisme, relecture de l’histoire de l’art et pratiques artisanales et renouent avec une pratique traditionnelle de la sculpture. Ils jouent sur les effets de comparaison et de contraste en associant des matériaux et des motifs hétérogènes, voire contradictoires, afin de créer un univers décalé, composite. Ils reproduisent des artefacts industriels avec leurs propres moyens artisanaux, plutôt que de déléguer ce travail à un tiers, en ajoutant à la perfection lisse qui caractérise habituellement ces objets, une touche d’imperfection.
Étage 2 :
Les artistes montrent trois bas-reliefs et un corpus de meubles d’ornement d’inspiration pastorale (buffet à têtes de bœufs attelés par un joug, meubles octogonal à tête de porcs, armoire à courges, commode surmontée d’un lièvre des Flandres, bancs couverts d’escargots ou de digitales, coussins brodés de papillons, de pensées, de narcisses, etc.) La faune et la flore sont européennes (hormis un cauri – un coquillage exotique - visible dans le bas-relief central), ainsi que les essences d’arbres sculptées.
Sur certains meubles, des nez et des membres humains apparaissent en série, indiquant la volonté des artistes de proposer une vision à la fois hallucinée, sensuelle, anti-spéciste et humoristique de la cohabitation des mammifères dans un espace naturel.
Une auge sculptée de digitales et entourée de bancs permet aux artistes d’opposer un mobilier de ferme à des meubles ornementaux.
Sur les bas-reliefs, des hommes en position de gisants sont surmontés d’animaux à peau lisse (des pis de vache, une truie, un silure). Leurs rapports peuvent être perçus comme comparatifs, nourriciers (évocateur, pour le premier bas-relief, du mythe de Remus et Romulus), sexuels ou de domination.
L’aspect ornemental des meubles est renforcé par la scénographie, réalisée par les artistes, au moyen de pendillons de velours. Le plancher du MAC Lyon et les ouvertures volontairement non obturées sur le parc de la tête d’or renforcent l’impression de se trouver dans un salon d’apparat.
Étage 3 :
On retrouve les pendillons de velours qui permettent, cette fois, d’isoler au cœur de l’espace d’exposition, une armoire massive (1300 kg) sculptée de plusieurs appareils intestinaux humains. Ils sont sillonnés de façon nette et aléatoire par les veines du bois. Les artistes proposent ici un focus sur cet organe en pointant son importance et sa sensibilité (il s’agit bien, selon eux, du « deuxième cerveau » de l’homme).
De l’autre côté des rideaux, sur les murs, des bas-reliefs proposent un autre point de vue sur le corps humain : la surface de torses exclusivement masculins est ainsi mise en exergue. Leurs musculatures sont saillantes. Le bois finement poncé et huilé met en exergue des abdominaux, des pectoraux et des biceps développés, systématiquement enchevêtrés et parfois parfaitement dupliqués, donnant l’impression d’une réalisation mécanique (voire numérique) et rappelant les études picturales du mouvement. Enfin, ces parties de corps multipliées sont ponctués d’orteils et de nez. Par ce travail, les artistes montrent les fruits d’une recherche sur les stéréotypes liés à la représentation du corps masculin et choisissent, au travers de leurs œuvres, d’en proposer de plus complexes.
Cette exposition fait suite à deux précédents événements (d’où proviennent une partie des œuvres) qui se sont déroulées durant ces trois dernières années à Francfort d’abord et à Bâle ensuite. 10 œuvres montrées au MAC Lyon ont été produites pour la Biennale.
Comme pour chaque projet d’exposition, les artistes (qui travaillent ensemble depuis leur rencontre à l’école d’art de Rouen, il y a 21 ans) ont appris l’intégralité des techniques requises pour réaliser leurs œuvres. 10 ans ont été nécessaires pour maîtriser les savoir-faire académiques et traditionnels (sculpture, couture et broderie) utiles à leur création.
Par exemple, si les bas-reliefs du 2 ème étage montrent un travail de sculpture dans la masse (un arbre a été nécessaire pour chaque bas-relief d’environ 600 kg chacun), ceux du 3 ème étage sont le résultat d’un travail d’assemblage d’ébénisterie (les supports de ces derniers ont, quant à eux, été produits par les élèves d’un lycée technique de la région). Egalement, les broderies sur les coussins, produites de manière mécanique, montrent les erreurs produites par les machines après que les artistes les aient volontairement malmenées, de manière à obtenir les aléas habituels du travail de création manuel).
Enfin, de conception artisanale, traditionnelle ou encore académique, l’enjeux des œuvres est conceptuel.
Selon Yoann Gourmel, cette partie de l’exposition du MAC Lyon dédiée au travail de D. Dewar et G. Gicquel pourrait faire office, par les thématiques qu’elle aborde (la relation humaine au paysage, la fluidité des genres, la surface des corps et la question de l’intériorité sensible, etc.), le chapeau de l’exposition internationale tout entière.
GS mat et primaire :
Description (faune et flore, membres du corps humain, intérieur du corps/versus extérieur du corps…)
Observation, découverte des techniques académiques mises en œuvre.
Échanger sur questions posées par les artistes sur le rapport de l’homme à la nature et aux animaux (éventuellement, raconter le mythe de Rémus et Romulus).
Échanger également sur les représentations qu’ils proposent du corps humain masculin.
Collège/Lycée/Tout public :
Idem, en augmentant le champ des niveaux de lectures des œuvres.
Un article de Karine Tauzin, médiatrice @ Biennale de Lyon
Laura Geisler
Attachée de relation avec les publics