Pavillon central de la Biennale de Venise dans les Giardini. Photo par Francesco Galli. Journal des Arts.

Une biennale est un événement ouvert au public qui propose des œuvres d’art contemporain tous les deux ans. Ce n’est pas une exposition temporaire initiée par un musée ni une foire à visée commerciale, elle se distingue de ses deux types d’événements sur plusieurs points.

Contrairement à une exposition temporaire organisée par un musée, une biennale peut avoir lieu dans des espaces variés, parfois hors du commun comme des usines désaffectées ou des lieux réutilisés malgré leur vocation non artistique à l’origine (par exemple l’hôtel des postes à la Biennale d’Art Contemporain de Strasbourg, les anciennes usines de sidérurgie à Völklingen, les usines Fagor à Lyon, etc…). Comme une exposition temporaire, une biennale a des dates précises de début et de fin, généralement sur quelques mois, et propose une approche particulière sur un thème, une idée ou une vision artistique choisie par des commissaires.
Les œuvres exposées dans une Biennale d’art contemporain ne sont pas en vente. L’idée est de montrer la création artistique internationale au plus grand public, en le faisant réfléchir sur des problématiques actuelles à travers les œuvres présentées. Alors qu’une foire permet aux galeristes de montrer les œuvres des artistes qu’ils soutiennent, tout en les proposant à la vente, les œuvres de la Biennale sont représentatives des choix curatoriaux des commissaires d’exposition.
Une autre dimension de la Biennale est le point de vue des artistes exposés. En effet, cet événement éphémère se veut généralement international et met l’accent sur la diversité et l’hybridité de l’art contemporain. Les artistes rassemblés en un même lieu abolissent mentalement les frontières et bénéficient d’une visibilité et d’une légitimation particulière. Ils ont parfois l’occasion de produire des œuvres inédites, financés par l’événement pour soutenir leur création artistique.
Alliant international et local, la vocation d’une Biennale est également d’intégrer l’art contemporain dans un Etat, une région et ses habitants, une ville. Par l’exposition d’artistes locaux, des partenariats avec des entreprises proches ou des projets avec la population, l’idée est d’inclure l’art contemporain dans la société et de la rendre accessible au plus grand nombre. Le public et les échanges sont réellement au cœur du programme d’une Biennale, entretenant des liens étroits avec la politique comme le souligne David Ménalla : « Tout compte fait, il est préférable que les échanges entre les peuples se fassent au moyen de biennales, plutôt que par les guerres. »

Sources :

Paul ARDENNE, « L’art mis aux normes par ses biennales, même ? », Art Press, n°291, juin 2003.

https://www.artpress.com/wp-content/uploads/2014/12/2352.pdf

In-Young LIM, « Les politiques des biennales d’art contemporain de 1990 à 2005 », Marges, mai 2007, pp. 9-21.

https://journals.openedition.org/marges/701