Vue du nord-ouest de la halle aux blés @CC BY-SA 3.0

LA HALLE AUX BLES (ANGLE DE LA RUE BALLAINVILLIERS A L'OUEST ET DE LA RUE DU MARECHAL JOFFRE au nord, CLERMONT-FRERRAND)

Construit en pierre de Volvic entre 1762 et 1771 par l'architecte ingénieur François-Charles Dijon. A l'origine, cet édifice de style néoclassique de forme carrée est constitué de quatre galeries voûtées d'arêtes entourant une cour centrale ouverte. Ce bâtiment accueillait le marché aux céréales, surmonté d'un étage destiné à l'entrepôt des grains. La cour intérieure sera fermée et l'architecture surèlevée en 1822 par l'architecte Louis Ledru. Au dix neuvième siècle, la halle aux blés perd sa fonction première et accueille l'enseignement du dessin et des arts et métiers. L'école des Beaux Arts quitte les lieux en 1999, se pose alors la question d'une reconversion qui prendra vingt longues années faites de rebondissements inattendus.
En 2002, la halle aux blés obtient le titre de monument historique. Certes protégé, le site reste néanmoins à l'abandon. Vingt ans de négociations seront nécessaires pour aboutir à un projet viable. Entre chassés-croisés politiques, la région achète la halle aux blés à la ville de Clermont-Ferrant, elle sera ensuite revendue au département puis acquise à nouveau par la région. La lenteur politique incite un collectif de dix artistes "Les ateliers" à occuper les lieux en 2013 pendant un mois, ils dénoncent l'hypocrisie de l'état et tentent de faire revivre le lieu fermé au public depuis 1999. Une décision de justice fera évacuer le collectif qui ne fera pas appel de cette condamnation.

La DRAC Auvergne-Rhône-Alpes (Direction régionale des affaires culturelles) lance un appel à projet de Street Art sur les façades principales de la halle aux blés. L'association Prémudance organisatrice du festival des Trans'Urbaines convie cinq artistes graffeurs : Keymi, Motte, Waro, Deft et Beame 414 à laisser s'exprimer leur style sur les ouvertures monumentales aujourd'hui obstruées. Après neuf mois de mise en place, le chantier débute le 10 mai et s'achève le 18 mai 2018, ces oeuvres sont encore visibles actuellement.
En 2019, le conseil général du Puy-de-Dôme qui a longtemps hésité sur sa destination se prononce enfin et opte pour la réhabilitation du bâtiment en lieu culturel, afin d'accueillir les collections du FRAC (Fonds régional d'art contemporain) Auvergne, à l'étroit dans leurs locaux de la rue du Terrail. Au terme d'un concours de maîtrise d'oeuvre, la Région reçoit 116 candidatures. Le Cabinet d'architecture parisien ATL/ Atelier Yves Lion sera choisi, assisté de Christian Laporte, maître d'oeuvre local spécialisé dans le patrimoine déjà sollicité pour le chantier de l'Hôtel Dieu. Les travaux de réhabilitation débuteront à l'aube de l'année 2020 pour une livraison prévu au premier semestre de l'an 2021. Dans un souci de préservation de la mémoire du lieu, la façade extérieure ne supportera qu'une intervention minimaliste et gardera cet aspect sombre et austère. D'une superficie de presque 2800 m2, l'intérieur sera scénographié afin d'articuler des espaces de déambulation pour le public et de monstration des oeuvres entre les différents entresols en intégrant des éléments de confort et de modernité. Un accueil restauration est prévu au rez de chaussée pour faire de ce lieu un espace convivial situé au coeur de la ville de Clermont-Ferrand. Le président du FRAC Auvergne Henri Chibret et le directeur Jean-Charles Vergne se réjouissent de l'inauguration prochaine du premier musée d'art contemporain d'Auvergne.