Nous utilisons des cookies pour améliorer votre navigation sur le site. Merci de cliquer sur "OK" pour donner votre accord.
Vous pouvez changer d'avis en modifiant les paramètres de sécurité de votre navigateur. Pour davantage de détails, consulter ici notre Politique de confidentialité.
OK
Hélène HORRENT le 17/09/19
Hélène HORRENT le 17/09/19
Hélène HORRENT le 30/09/19
Hélène HORRENT le 11/07/19
Hélène HORRENT le 17/09/19
Hélène HORRENT le 17/09/19
Hélène HORRENT le 17/09/19
Hippolyte Bouchayer, troisième fils de Joseph Bouchayer industriel grenoblois dont les activités sont liées à la houille blanche, rachète une halle de 3000 m2 conçue par les ateliers Gustave Eiffel pour l'exposition universelle de 1900 à Paris. Démontée puis transportée, elle est reconstruite en 1901 sur l'actuelle esplanade André Farcy (artiste et conservateur français influant à Grenoble). Transformée en usine, elle accueille pendant soixante ans un atelier de chaudronnerie pour l'industrie hydroélectrique, puis sert d'entrepôt de stockage. Les années cinquante annoncent le déclin du site, l'entreprise ne parvient pas à se reconvertir. La concurrence étrangère et l'apparition de nouveaux types d'acier entraînent la fermeture progressive de l'usine. En 1964, un accord est signé avec les entreprises Schneider et donne un nouveau souffle, mais celui-ci est éphémère. La fermeture définitive du site est actée en 1993 et laisse 110 000 m2 de friches industrielles.
En 1981, l'usine A (l'actuel centre national d'art contemporain) est rachetée par la ville de Grenoble. De cette dernière activité est conservé le nom actuel de Magasin, ce mot était inscrit sur la façade du bâtiment et en hommage aussi à l'artiste russe Vladimir Tatline qui participa à l'exposition collective "Magasin" du 19 mars au 20 avril 1916. Les oeuvres furent exposées dans un commerce vidé de ses activités au centre de Moscou. La volonté était de sortir des lieux institutionnels et d'amener le public à découvrir de l'art dans un lieu inhabituel. Dès 1973, est pris en compte des travaux d'inventaire et de protection, les services du ministère de la culture mettent en place une reconnaissance de cet héritage industriel et instaurent sa conservation. Pensé par Jack Lang, alors ministre de la culture et soutenu par la politique des grands travaux de François Mitterand, l'état s'ouvre à la société contemporaine et promeut la décentralisation des formes d'expression artistique.
L'architecte Pierre Bouchain, pionnier du réaménagement des lieux industriels, assisté de François Braire (ingénieur-conseil) réhabilitent les lieux, tout en préservant l'intégrité de la halle. La structure en fer consolidée avec de la pierre et habillée d'une verrière seront restaurées et non transformées. D'une superficie de 3000 m2, avec une longueur de 70 mètres et une hauteur au plus au point de 20 mètres, l'espace au sol est scénographié : constitué d'une salle de projet (l'espace le plus important 900 m2) appelée la Rue au centre du bâtiment avec une lumière naturelle provenant des verrières peut accueillir des installations monumentales. Nommées galeries et situées à gauche de l'espace central, ces salles d'expositions distinctes à l'éclairage artificiel représentent une surface de 860 m2, un auditorium de 150 places, un atelier technique accueillant l'école de formations aux métiers de l'exposition, aujourd'hui professionnalisante et renommée les Ateliers des Horizons. Il sera inauguré le 26 avril 1986, après une année de travaux par François Léotard, ministre de la culture et Alain Carignon, maire de la ville de Grenoble. Cette nouvelle structure se veut être un lieu de création et de réflexion contemporaine. Tout d'abord directeur et fondateur Jacques Guillot désire organiser des expositions personnelles ou collectives sur un trimestre, le Magasin ne possède aucun fond d’œuvres et ne souhaite pas pérenniser l'exposition de collections. Le Magasin accueille tous types de créations artistiques : sculpture, vidéos, installations sonores, performance, peinture... Après quelques remous politiques avec la seconde direction du Magasin, Béatrice Josse entre en scène fin 2016, elle souhaite inscrire les propositions curatoriales dans le champ sociologique et sociétal et ainsi renouer l'art et la société.
Hélène Horrent
Professeure relais à la Biennale 2019
helene.horrent@ac-lyon.fr