Nina Chanel Abney, Femmes, 2019. Courtesy de l’artiste et [of the artist and] Jack Shainman gallery, New York. © Blaise Adilon

NÉE EN 1982 À CHICAGO (ÉTATS-UNIS), VIT ET TRAVAILLE À NEW YORK (ÉTATS-UNIS)

Nina Chanel Abney est une artiste peintre contemporaine afro-américaine. Ses créations explorent les notions de race, de genre, la culture pop et la politique. À l’ère de l’open source, Nina Chanel Abney puise dans des références multiples qu’elle sample et remixe pour créer un nouveau langage empreint de cultures populaires et alternatives (des cartoons des années 1930 à la culture hip-hop en passant par le graffiti), de politique et d’histoire de l’art. 

Mélangeant le ludique et le sérieux, Nina Chanel Abney qualifie son travail de « facile à avaler, mais difficile à digérer ». Entre abstraction et figuration, couleurs vives et grisaille, lignes grasses et formes vaporeuses, les peintures d’histoire de Nina Chanel Abney capturent l’énergie et les tensions qui secouent notre époque marquée par un flux sans hiérarchie de vraies et fausses informations, par des abus de pouvoir et par des questionnements sur les genres et les identités. Sources

Œuvre :

Nina Chanel Abney propose une gigantesque composition - fidèle à son univers pop - sur la façade extérieure côté parc du MAC LYON.  L’artiste met en scène des corps aux formes à la fois généreuses et cubiques sur un fond rose. La couleur vive de l’œuvre et l’apparence ludique de celle-ci souligne cependant des questions d’actualités.  

Démarche, contexte :

L’œuvre monumentale de Nina Chanel Abney accueille visiteurs comme curieux sur la façade du MAC LYON.  Originaire de la banlieue sud de Chicago, l’artiste s’inspire de la culture populaire comme les dessins animés. Ses recherches esthétiques se concentrent sur la nudité et sur ce qui est défini comme désirable ou non pour la société. Ainsi, le pendant engagé de l’artiste n’est pas à négliger puisqu’elle s’est faite connaitre en 2015 avec une série de tableaux rendant hommage aux victimes de violences policières aux États-Unis. Pour la Biennale d’art contemporain de Lyon 2019, elle choisit d’envahir la façade avec un paysage de corps qui s’emmêlent. Les formes de ces corps sont simplifiées mais s’assemblent de manière complexe. Pour elle, l’utilisation des couleurs vives vient séduire l’œil du visiteur pour ensuite le forcer à se confronter à des questions plus sé-rieuses. Les couleurs – comme ici le rose - ainsi que la simplification des formes qu’elle peint viennent alors créer un « langage universel », comme pourrait l’être l’utilisation des émoticônes par exemple. Nina Chanel Abney insiste ainsi sur son refus de l’étiquette : celle du genre mais aussi de la couleur de peau. Pour citer l’artiste : « Quel que soit le sujet d’une peinture, mon but est de la laisser suffisamment neutre afin que tous les points de vue puissent y être représentés. C’est en ce sens que j’ai commencé à créer des figures où l’on peine à dire s’il s’agit d’un homme ou d’une femme ; dont le sujet ne peut se résumer à des éti-quettes : la peinture ne livre aucune histoire arrêtée. » 

Références :

- La Pop culture 
- L’art dans l’espace public 
- Le métissage 

Questionnements pédagogiques : 

GS mat et primaire :
- Formes géométriques 
- Couleurs vives et  couleurs de peau  
Collège :
- Parallèle avec Keith Haring en Histoire de l’art
- Diversité culturelle 
Lycée : 
- Parallèle avec Keith Haring en Histoire de l’art
- Peinture et architecture
Tout public :
- Déconstruction de l’espace (Picasso)

Un article de Myette Fauchere, médiatrice @ Biennale de Lyon

Questionnements pédagogiques