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Biennale 2019

En lien avec l'IAC

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Un monde en changement

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Comment les oeuvres de l’exposition font-elles référence aux histoires ou aux cultures, passées ou présentes ?

Sebastian JEFFORD fait référence à la culture chrétienne. Il inscrit sur ses sculptures le nombre de jours séparant la naissance du christ et la réalisation de chacune de ses sculptures.

Jean-Baptiste PERRET, avec Le retable d’Issenheim (2019) met en place un pont temporel de plus de 500 ans.

Sa vidéo L’Ergot de seigle (2019), raconte, à travers le dialogue entre une mère et son fils, l’histoire de la communauté des Antonins d’Issenheim qui a commandée le retable à l’atelier de Nicolas de Haguenau et à celui de Mathias Grünewald. La vocation de cet ordre religieux était de soigner le «feu sacré», une maladie due à l’ergot de seigle qui, après une éruption cutanée, gangrènait les membres, tout en causant des convulsions.

La vidéo La Vouivre, convoque, par son titre, une figure universelle, une présence énergétique liée au ruisseau et détentrice d’un pouvoir guérisseur.

Randolpho LAMONIER inscrit son oeuvre dans l’époque contemporaine (par la date apparaissant sur ses vidéos), voire dans le présent par la diffusion en direct des images filmées par les caméras de surveillance.

Théo MASSOULIER, semble osciller entre le passé, à travers les végétaux séchés et les objets de récupération, et un futur fictionnel mettant en scène une vision post-humaine. Son environnement et ses sculptures ne sont pas sans rappeler les décors et personnages des films et séries d’anticipation des années 1980.

Zhan Zhang Xu reprend la technique de fabrication des offrandes artisanales en papier de tradition ancestrale telle qu’elle était pratiquée dans sa famille. Il la détourne pour réaliser un film d’animation transformant et détournant les codes et symboles de la tradition funéraire taïwanaise. 

Cédric ESTURILLO fait référence à la déesse Pussa (de l’Asie du sud est au Moyen Orient), chimère originelle. Ses oeuvres font référence au baroque italien aussi bien qu’à une esthétique des années 1980 rappelant le style Memphis.

Comment le geste artistique questionne t-il l’idée de mondialisation ?

Pouvons-nous, à travers les oeuvres, identifier un parti pris, une nationalité qui influencerait la création ? Un artiste contemporain est toujours aux prises avec son époque, son environnement. Les artistes présentés dans l’exposition ont des oeuvres fortes, engagées. Nous pouvons identifier des liens qui unissent les pratiques de ces jeunes artistes (la question par exemple de l’hétérogénéité, de l’association du végétal et des artefacts). Les biennales sont symptomatiques de la question de la mondialisation, car elles présentent, dans une exposition commune des identités multiples - uniformisées, peut-être (c’est à discuter), par le choix des commissaires d’exposition. 

En lien : 

Paul ARDENNE, L’art mis aux normes par ses biennales, même ?, Art Press, n°291, juin 2003. https://www.artpress.com/wp-content/uploads/2014/12/2352.pdf

Comment montrer le changement par des moyens plastiques ?

Le recours à des pratiques plastiques liées à l’assemblage, à l’hybridation, induit l’association dans une même oeuvre d’éléments hétérogènes voire contradictoires qui rendent la signification de l’oeuvre plus problématique, son unité et son aspect équivoque faisant volontairement défaut. 

Les oeuvres présentées utilisent l’espace d’exposition plongeant le visiteur dans un environnement parfois déstabilisant. Le passage d’une salle à l’autre, de l’obscurité à la lumière, d’un espace saturé à un espace épuré contribuent à manifester l’idée d’un changement, d’un basculement à l’oeuvre à travers la visite de l’exposition.

En quoi les oeuvres de l’exposition soulèvent-elles l’idée d’entropie ?

Le terme « entropie » a été introduit en 1865 par Rudolf Clausius à partir d’un mot grec signifiant « transformation ». Il caractérise le degré de désorganisation, ou d’imprédictibilité du contenu en information d’un système. (source : Wikipédia). 

Si tout processus créatif implique une transformation de la matière désordonnée par essence en production artistique porteuse de cohérence et par extension de sens, l’entropie effectue un basculement et apporte l’idée que l’oeuvre n’est plus par définition une organisation inaliénable. 

L’entropie témoigne d’un affaiblissement de l’ordre au profit du désordre. Nous avons montré comment, dans l’exposition, les différents matériaux contribuaient à produire des oeuvres hybrides induisant une mise en tension du corps du visiteur. Le désordre et l’hétérogénéité des oeuvres ne seraient-ils pas à l’image de notre monde actuel ?

Jean-Baptiste PERRET : Idée de réparer, de réordonner, de restaurer (Retable d’Issenheim).

Guilia CENCI : figures hydrides organisées dans l’espace par les tiges métalliques. 

Théo MASSOULIER : reconfiguration du monde, associations étranges et imprévisibles. 

Zsofia KERESZTES : lien au post-humain, nouvelles formes inédites. 

Cédric ESTURILLO : recompose à partir de formes empruntées à l’histoire de l’art, de l’artisanat, du design. 

Randolpho LAMONIER : l’espace de l’oeuvre exalte le désordre qui se recompose et peut s’organiser dans l’oeil du visiteur.

Charlotte DENAMUR : renversement de l’espace d’exposition, le visiteur est immergé sous l’oeuvre. La surface de toile bleu de Charlotte Denamur engendre une indétermination spatiale chez le visiteur, l’amenant à un sentiment de confusion entre les éléments. Les maladresses et les accidents sont des éléments intégrés dans le processus de travail ; la tâche devient un motif dans son vocabulaire. Elle observe les phénomènes d’apparition et de disparition et convoque des présences, les indices d’une figure, une bouche, une main.

Au lieu d’offrir au visiteur des clefs de visites, des thèmes clairement identifiés pour lire et comprendre l’exposition, l’IAC offre un espace où les formes s’exaltent, se brouillent, sans cerner une signification précise. Les oeuvres sont polyphoniques, et le parcours dans l’exposition est le reflet de la divergence des partis-pris artistiques. Les oeuvres restent ouvertes au sens où l’entend Umberto ECO (L’OEuvre Ouverte,1962), c’est-à-dire qu’elles bannissent une passivité de la part du visiteur pour l’inviter à reconsidérer et à questionner son expérience esthétique. 

Quelle autre vision du monde les jeunes artistes internationaux pouvaient-ils apporter ? 

Pour aller plus loin:

Paul ARDENNE, Un art écologique, création plasticienne et anthropocène, 2018.

Emanuele COCCIA, La vie des plantes, 2016

Martial GUEDRON, Les monstres, créatures étranges et fantastiques, de la préhistoire à la science-fiction, 2018


Article issu du dossier pédagogique proposé par l'IAC et les professeurs relais (Olivier MARX, académie de Grenoble et Aurélie BLONDEL, Académie de Lyon).


Aurélie BLONDEL Aurélie BLONDEL
Chargée de mission Arts plastiques à la DAAC de Lyon

aurelie.talabard@ac-lyon.fr



Responsable de la publication
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Valérie PERRIN DAAC Lyon
Aurélie BLONDEL Chargée de mission DAAC Lyon
Nathalie PRANGÈRES Chargée des relations avec les publics de la Biennale
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