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Biennale 2019

En lien avec l'IAC

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Présentation et réception des oeuvres

Espaceéchelleexpérienceson

Plan IAC

Plan IAC

Charlotte Denamur, Rosées bleues (détail), 2019
Courtesy de l’artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Le Géant des Beaux-Arts, Saverne, Sotexpro, Panissières et l’association Zig-Zag, Lyon

© Blaise Adilon

Charlotte Denamur, Rosées bleues (détail), 2019
Courtesy de l’artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Le Géant des Beaux-Arts, Saverne, Sotexpro, Panissières et l’association Zig-Zag, Lyon

© Blaise Adilon

Naomi Maury, Pipeland Low Optimality, 2019
Courtesy de l’artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’École des Beaux-Arts de Sète

© Blaise Adilon

Naomi Maury, Pipeland Low Optimality, 2019
Courtesy de l’artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’École des Beaux-Arts de Sète

© Blaise Adilon

ean-Baptiste Perret, Reboot, 2019
Co-production Jeune création internationale et Trajectoire Production
Courtesy de l'artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

© Blaise Adilon

ean-Baptiste Perret, Reboot, 2019
Co-production Jeune création internationale et Trajectoire Production
Courtesy de l'artiste
Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

© Blaise Adilon



Comment l’espace de l’IAC est-il occupé ? 

Le visiteur traverse successivement dix salles dont chacune est investie par un artiste. Ce dispositif curatorial permet au visiteur de découvrir dix individualités artistiques. Les confrontations entre les différentes pratiques et mises en scène des oeuvres permettent de mettre en relief les particularités de chaque artiste. Cette organisation permet également de se rendre compte d’un certain nombre de croisements et de résonances entre les thématiques abordées.

Le visiteur passe d’une salle à la suivante. Il se plonge à chaque passage dans un espace matériel et mental différent, conçu pour l’accueillir.

Ces jeux de passages peuvent être particulièrement intéressants à exploiter avec des élèves. La description des ambiances et des ressentis permettent de lier les perceptions corporelles à la compréhension de certains enjeux pour chaque oeuvre. Le passage entre la salle de Randolpho LAMONIER et Charlotte DENAMUR est particulièrement impressionnant de ce point de vue. Chaque salle sollicite l’ensemble des sens du visiteur dans des environnements radicalement différents.

Comment les oeuvres occupent-elles leur espace ?

Le white cube reste ici la page blanche proposée à chaque artiste pour y faire habiter son ou ses oeuvres.

En résultent un certain nombre de propositions différentes : accumulation parfois chaotique (Randolpho LAMONIER) , organisation chirurgicale (Théo MASSOULIER), répartition équilibrée (Zsofia KERESTZTES),… colonisant parfois son environnement (Cédric ESTURILLO, Sebastian JEFFORD), espace de projection (Jean Baptiste PERRET, Zhan Zhang XU) ou environnement immersif créé en fonction du lieu (Charlotte DENAMUR). Giulia CENCI et Naomi MAURY conçoivent chacune une structure se développant dans les trois dimensions de l’espace d’exposition, leur servant de trame à l’organisation de leur(s) réalisation(s).

Ce postulat de départ (une salle, un artiste) questionne la notion d’oeuvre. Certains artistes proposent une réalisation in situ, conçue pour l’exposition, d’autres envisagent la salle comme espace d’exposition de leurs oeuvres.

Lorsque exposer revient à organiser le vide mis à disposition, se posent alors des questions de distances : entre les éléments de l’oeuvre, entre les différentes oeuvres, entre oeuvre(s) et visiteur.

Il est intéressant de comparer l’espace d’exposition de l’IAC à celui des Usines Fagor où les 29 000 m2 de halles industrielles sont très peu cloisonnées ce qui implique que le regard du visiteur peut balayer l’espace et un certain nombre d’oeuvres d’un regard : s’établissent alors des liens plastiques ou sémantiques entre les oeuvres et entre les oeuvres et le lieu. 

Comment les oeuvres deviennent-elles des expériences sensibles ?

Différentes adresses aux visiteurs

Les artistes mettent en oeuvre des moyens, des matériaux et des environnements différents. Interpeller, attirer, intriguer, bousculer, englober, repousser le visiteur … Chaque salle propose une manière particulière de recevoir le visiteur qui provoque des sensations différentes, voire contrastées. 

Dans la première salle occupée par Giulia CENCI, le visiteur se confronte à un espace traversé par les tiges-supports métallisées auxquelles sont fixées ou suspendues les sculptures. Le corps du visiteur se trouve contraint par la structure de l’oeuvre qui vient rythmer l’espace. 

De fragiles végétaux séchés sur tiges sont fichés dans le sol de béton chez Théo MASSOULIER. Le visiteur vient les frôler pour voir de plus près les vidéos circulaires incrustées dans le mur, ou pour s’approcher du socle cylindrique. La fragilité ou l’équilibre incertain de l’installation invite le visiteur à prendre toutes ses précautions. 

Charlotte DENAMUR installe une toile bleue suspendue occupant tout l’espace de la salle. Le visiteur devient un être immergé sous la surface qu’il pourrait frôler parfois. Des silhouettes à échelle humaine s’y dessinent. Les visiteurs en deviennent d’autres, du fait de la lumière, tamisée par la toile bleue. L’oeuvre est une expérience physique et sensorielle de la couleur dans l’espace. 

Avec A dance score for fire and heavy Metals, 2019, Randolpho LAMONIER organise un espace hétérogène, dense et chaotique. La première impression maintient le visiteur aux abords de l’entrée. Il faut s’enfoncer dans l’environnement, aller chercher l’oeuvre pour qu’elle se révèle véritablement.

Echelles et proportions

Les oeuvres sont réalisées dans un rapport de taille, avec le corps de l’artiste ou du visiteur et avec l’espace dans lequel elles sont exposées. 

Cette question d’échelle est particulièrement présente dans la sélection des oeuvres proposée à l’IAC.

Sébastian JEFFORD présente des sculptures amplifiées, boursouflées, qui semblent s’adresser à des géants. 

L’environnement de Randolpho LAMONIER impose au visiteur de passer devant un dispositif tentaculaire assemblé à partir de tuyaux d’aspirateurs et de caméras de surveillance. 

Charlotte DENAMUR suspend une toile bleue monumentale couvrant tout le plafond de sa salle. Des silhouettes humaines roses s’y dessinent, auxquelles font échos celles des visiteurs transformées en ombres par la lumière tamisée semblant émerger du tissus.

L’installation de Naomi MAURY se présente comme un organisme monumental, laissant les fluides circuler et battant au rythme des gouttes d’eau dont le bruit de la chute est amplifié. L’ensemble de la structure monstrueuse reste pourtant à l’échelle humaine, semblant portée par une multitude de pieds sculptés.

Théo MASSOULIER oppose le minuscule à tout ce monumental. Ses petits assemblages séduisent par la finesse des détails qui peut être d’autant plus appréciée qu’il sont placés à hauteur du regard et parfaitement mis en lumière. Les petites vidéos circulaires semblent présenter des milieux microscopiques ou des formes géométriques renvoyant à l’infiniment petit. En écho, de l’installation cylindrique voisine semble émerger un paysage, questionnant la relativité des rapports de proportions.

L’échelle des installations de Cédric ESTURILLO est définie par les objets du quotidien qu’il y intègre, comme la boîte d’allumettes ou la cigarette, qu’il place souvent à portée de main pour nous les présenter. 


L’oeuvre de Zhan Zhang XU déborde son simple espace d’exposition pour investir des recoins de l’IAC. Ainsi, l’artiste attire l’attention du visiteur tout au long de l’exposition par de petites miniatures qui ponctuent l’espace de manière très discrète. Le changement d’échelle qui s’opère avec les images de la vidéo questionne notre appartenance à ces espaces. 

La place de la vidéo dans les espaces d’exposition

Lightning Trip Throught Space and Time (2017-2019) est installation vidéo de Théo MASSOULIER. Quatre cercles de lumière de 10 à 15 cm de diamètre percent le mur de la salle d’exposition. 

Les petits écrans ronds diffusent des vidéos en couleur d’images d’origines différentes pouvant renvoyer à des milieux de vie microscopiques ou à des motifs mathématiques illustrant la notion d’infiniment petit.

Zhan Zhang XU plonge les visiteurs dans une salle obscure dans laquelle est projetée en boucle son film d’animation ‘Si So Mi’ Hsin Hsin Joss Paper Store Series — Room 004 (2017). Le clip vidéo met en scène des rats, en papier mâché, jouant et dansant sur une mélodie folklorique allemande au rythme lancinant. Ces mêmes personnages, aplatis, sont présentés dans certains coins de l’espace d’exposition face à de petits miroirs (Mirror Series) dans lesquels ils semblent fixer les visiteurs. Le miroir devient un moyen de transformer l’espace réel en image. L’oeuvre rayonne ainsi dans tout l’espace de l’IAC. 

Dans la profusion d’objets et de sculptures de la salle qu’il investit, Randolpho LAMONIER projette plusieurs vidéos, très récentes, proposant un regard à la fois subjectif et documentaire sur les modes de vie alternatifs et protestataires de sa banlieue natale et des grandes métropoles brésiliennes. 

L’ensemble de l’oeuvre produit un sentiment de présence inédit. Les espaces peuvent être mis en abîme lorsque les caméras de surveillance projettent en direct l’image des visiteurs dans la salle. Ce qui est diffusé peut se matérialiser dans le support de projection (lorsque la vidéo projetée sur une couette arrête son cadre sur le lit d’une chambre à coucher).

Jean-Baptiste PERRET présente une installation composée de trois projections différentes dans sa salle. Partant de l’histoire du retable d’Issenheim et de sa restauration, le vidéaste montre et raconte, dans un calme contemplatif, jouant des échos qu’il crée entre différents lieux, différents récits, différentes images, tricotant des liens et des mises en abîmes entre les films projetés, les espaces filmés et les espaces mentaux suggérés. Bien que les vidéos soient présentées dans le même espace, elles ont des échelles différentes et il s’agit pour le visiteur, de les regarder soit comme un ensemble soit alternativement, de manière dissociée.

Le son… une autre manière d’occuper l’espace ?

Le son du direct, amplifié, chez Naomi MAURY. Le circuit de l’eau aboutit dans une éponge naturelle dont le trop plein vient s’écraser en gouttes successives sur un amplificateur de son.

Dans l’environnement de Randolpho LAMONIER, les sons se croisent, souvent pour raconter des histoires distinctes, s’entrechoquent parfois, mais finissent par se synchroniser et entraîner le visiteur dans un rythme pulsé.

Le son de l’oeuvre de Zhan Zhang XU se propage dans les espaces attenants, induisant une ambiance particulière, comme une mélodie macabre qui viendrait commenter le futur incertain qu’explorent les assemblages de Théo MASSOULIER.


 

Article issu du dossier pédagogique élaboré par l'IAC et les professeurs relais (Olivier MARX, académie de Grenoble et Aurélie BLONDEL, académie de Lyon).

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Aurélie BLONDEL Aurélie BLONDEL
Chargée de mission Arts plastiques à la DAAC de Lyon

aurelie.talabard@ac-lyon.fr



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