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Bruno PHILIPPOT le 25/09/19
Bruno PHILIPPOT le 08/09/19
Bruno PHILIPPOT le 25/09/19
Thomas FEUERSTEIN réinterprète le mythe de Prométhée en inoculant au marbre - matériau incarnant le caractère immuable de la sculpture, une forme d'atemporalité – des enzymes extraits de cellules de foie. Des bactéries agissent matériellement en décomposant la pierre, et c'est symboliquement le mythe qui s'en trouve transformé. Le mythe inscrit dans le marbre se voit vivre à nouveau sous l'action de techniques scientifiques savantes capables de manier des éléments biologiques dans le présent de l' exposition. Si l'artiste nous oblige à nous déplacer dans nos conceptions du vivant et de l'inerte, il bouscule aussi nos représentations et repères temporels. Sont alors conjuguées des temporalités multiples, suggérées ou réelles : Antiquité, Modernité, présent de la sculpture, passé du mythe, futur de l''œuvre dans un processus de transformation et d'instabilité. Le processus redonne vie à un récit qui jusqu'alors appartenait à la mythologie. Sous l'action biologique des cellules hépatiques, le foie artificiel de Prométhée semble reprendre vie pour réorienter nos lectures et nos interprétations.
L'implication du vivant et de l'inerte, le côtoiement de l'objet d'art et de la vie anime également les œuvres de Pierre HUYGUES, notamment avec Zoodram 4 (2011) où c'est un bernard-l'ermite qui épouse le masque en résine représentant La Muse endormie de Constantin Brancusi. “Le vivant introduit de l’accident, de l’imprévu” , comme l'affirme l'artiste, il provoque une forme d'instabilité et de variabilité qui est propre au biologique.
En références :
Thomas FEUERSTEIN, Prometheus Delivered, 2017
Pierre HUYGUES, Zoodram 4, 2011. Écosystème marin vivant, aquarium, masque en résine de La Muse Endormie de Constantin Brancusi (1910).
Bruno Philippot
Chargée de mission Arts plastiques à la DAAC de Grenoble
bruno.philippot@ac-grenoble.fr