Cette première édition de Jeune création internationale s’inscrit à la fois dans la continuité de la manifestation Rendez-vous qui l’a précédée et qu’elle remplace, mais aussi dans une dynamique encore plus proche de l’exposition centrale de la 15e Biennale d’art contemporain de Lyon, Là où les eaux se mêlent. Pour cette édition, les commissaires de la 15e Biennale d’art contemporain de Lyon sont invités à proposer cinq jeunes artistes internationaux en complément des cinq artistes résidant en Région Auvergne-Rhône-Alpes choisis par les institutions co-organisatrices : la Biennale de Lyon, l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, l’Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes et le macLYON.
Croisements de territoires, mise en commun de réseaux, ouverture aux différents publics, cette complémentarité institutionnelle est exceptionnelle en France et à l’international et donne aux jeunes artistes, dont l’oeuvre est encore peu connue, une visibilité accrue.
(source : http://i-ac.eu/fr/expositions/24_in-situ/2019/522_JEUNE-CREATION-INTERNATIONALE)
En quoi l’exposition présentée à l’IAC est-elle liée aux problématiques artistiques de la Biennale ?
Les thématiques et les problématiques abordées par les jeunes artistes à l’IAC sont symptomatiques de notre époque contemporaine et se rejoignent autour de l’idée de paysage. Un paysage vivant où se confondent l’organique, le végétal et le minéral, où se mêlent le réel et l’artificiel. Un paysage hybride qui se manifeste dans une matérialité affirmée. Les oeuvres mêlent les techniques, les influences, les supports et les temps. Les frontières entre les disciplines s’amenuisent : certaines oeuvres relèvent de dispositifs scientifiques (cf. Théo MASSOULIER), d’autres font référence à l’Histoire (Jean-Baptiste PERRET), certaines sont politiques (Randolpho LAMONIER)... Si aux Usines Fagor la continuité et l’immensité des espaces renforcent l’idée d’un paysage, à l’IAC, chaque artiste bénéficie d’une salle plus ou moins cloisonnée. Chaque oeuvre habite un espace qui lui est propre. La sensation d’immersion dans l’oeuvre s’en trouve renforcée. Charlotte DENAMUR, (Rosées bleues, 2019) présente ainsi une peinture acrylique sur textile qu’elle suspend au plafond contraignant ainsi le visiteur à une immersion. Les couleurs des murs et du sol renforcent cette impression.
Quels sont la place et le rôle du Laboratoire espace cerveau dans l’exposition ?
En occupant une place centrale dans l’espace d’exposition, le Laboratoire s’affirme comme un espace de transition et de réflexion. Ici, sont centralisés des ouvrages autour des questions de l’anthropocène, du rapport de l’Homme à la nature et au monde actuel. Ces questions, symptomatiques de notre époque sont contenues dans de nombreuses oeuvres présentées dans les différents lieux de la Biennale.
Le Laboratoire espace cerveau, initié en 2009, a entamé son cycle Vers un monde cosmomorphe en 2016. Avec ce cycle, le Laboratoire étend son champ d’exploration aux liens organiques qui unissent l’humain au cosmos. À l’horizon du post-anthropocène, l’intensité du bouleversement climatique et ses conséquences nous engagent plus que jamais à recomposer un monde commun, à la fois humain et non humain. Les principes dualistes de l’approche occidentale séparant l’homme de la nature, opposant matière et esprit, inné et acquis, laissent place à un modèle cosmologique, une vision du monde non plus anthropomorphe mais cosmomorphe. Cette Station 16 vient s’inscrire dans le prolongement de la Station 14 (Matière et métabolismes) où l’appréhension du cosmos était envisagée à un niveau microscopique, celui de la matière, afin d’en observer la multiplicité des états, composant un monde d’agencements illimités.
Source : http://i-ac.eu/fr/expositions/24_in-situ/2019/530_LABORATOIRE-ESPACE-CERVEAU-STATION-16
Article issu du dossier pédagogique élaboré par l'IAC et les professeurs relais (Olivier MARX, académie de Grenoble et Aurélie BLONDEL, académie de Lyon).