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Laura GEISLER le 04/10/19
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Laura GEISLER le 30/09/19
Bronwyn Katz, Driekopsieland (Île à trois têtes), détail, 2019. Courtesy de l’artiste et [of the artist and] blank projects, Le Cap [Cape Town]. © Blaise Adilon
Bronwyn Katz
Driekopsieland (Île à trois têtes), 2019,
Acier doux, fil de fer, laine d’acier, éponge en acier, carton
Fagor, Halle 1
Artiste pluridisciplinaire, Bronwyn Katz réalise des installations, des sculptures, des vidéos et des performances. Elle s’intéresse aux formes contemporaines de discrimination et d’exclusion ainsi qu’à leurs impacts politiques, sociaux et psychiques.
Dans ses installations et ses sculptures, elle tente de reconstituer une histoire et une mémoire collective liées aux espaces et aux objets qui l’entourent. Le matelas usagé est un matériau récurrent dans son œuvre. En le vidant de sa substance et en ré-agençant les différentes matières qui le composent (chutes de mousse tourbillons extraits de sommiers en fil de fer), elle génère des « formes-fantômes ». Bronwyn Katz fait ainsi le lien entre passé et présent grâce à cet objet, tout en livrant un message plus abstrait basé sur la dialectique construction / déconstruction. Dans ses vidéos performatives, Bronwyn Katz se sert de son héritage, de son corps, de sa langue maternelle l’afrikaans pour proposer des récits alternatifs et frictionnés en résistance à l’univocité des récits historiques.
Des sculptures cylindriques de différentes hauteurs sont dressées au centre de la halle 1.
Suggérant des micros ou une forêt de cactus, elles sont faites d’éléments métalliques enchevêtrés selon une technique de travail rappelant celle du tissage (de la laine d’acier couvrant intégralement des structures verticales cartonnées, est partiellement tirée puis déstructurée, au travers des mailles d’une gaine faite d’éponge métallique). L’apparence de chaque élément est unique.
Pour Driekopsieland, les matériaux sont de source industrielle – un choix inhabituel chez l’artiste qui privilégiait jusque-là l’usage d’éléments récupérés (des matelas et des sommiers métalliques notamment).
Ils convoquent et entremêlent les mémoires collectives (la nature des productions des usines Fagor, les réalisations artisanales de tissus à Lyon ou encore les usages domestiques de l’éponge métallique en Afrique du Sud…)
L’œuvre invite à la déambulation. Celle-ci est partiellement empêchée ou contrainte par des rideaux à la trame métallique tombant du plafond (dans un mouvement opposé à celui des sculptures disposées au sol). De forme rectangulaire, ils aménagent des culs-de-sac, des espaces intimes ou des vides (propices d’habitude, pour l’artiste, à manifester la présence des ancêtres). L’artiste évoque à leur sujet des rideaux de pluie.
Le travail très long de fabrication de l’œuvre implique un engagement total du corps et de l’esprit, en référence aux techniques artisanales et traditionnelles (par exemple, trois jours de travail sont nécessaires pour la réalisation, par une personne, d’une sculpture-« cactus »). Cette démarche tend à incarner un art de la résistance.
L’artiste cherche habituellement à reconstituer, dans ses installations, une histoire et une mémoire collectives liées aux espaces et aux objets. Pour la Biennale, elle aurait été inspirée par sa découverte et sa représentation du paysage industriel lyonnais, qu’elle a mêlé à des éléments mémoriels provenant d’Afrique du Sud (le titre de l’œuvre indique une référence à un site de gravures rupestres situé à proximité de sa ville natale).
L’œuvre questionne la circulation et les modalités de transmission des savoirs – notamment au grès des fleuves.
Comme les œuvres de Fernando Palma Rodriguez, de Victor Yudaev et de Nico Vascellari (visibles également en halle 1), Driekosieland joue d’un effet de sérialité qui convoque l’existence passée de chaînes de montage à cet endroit.
GS Mat et primaire :
Déambulation.
Description des éléments de l’œuvre,
des matériaux et des techniques.
Interprétation et évocation des références associées (notamment, référence au site rupestre qui a inspiré l’artiste et aux fleuves lyonnais).
Notion d’in situ.
Collège / Lycée :
évocation de la production textile à Lyon, des régimes apartheid et post-apartheid en Afrique du Sud
Un article de Karine Tauzin, médiatrice @ la Biennale de Lyon
Bronwyn Katz © Blank projects
Laura Geisler
Attachée de relation avec les publics