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Laura GEISLER le 04/10/19
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Laura GEISLER le 02/10/19
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Laura GEISLER le 30/09/19
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Laura GEISLER le 02/10/19
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Fabien BOULAY le 23/09/19
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Laura GEISLER le 04/10/19
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Laura GEISLER le 30/09/19
Taus Makhacheva, Aerostatic Experience, 2019. Courtesy de l’artiste, de la Biennale de Lyon 2019 [of the artist, the 2019 Lyon Biennale]. © Blaise Adilon
Taus
Makhacheva
Aerostatic experience
Sculpture (Acier,
bois, coton)
Fagor, Hall 4
Taus Makhacheva a grandi à Moscou mais elle est originaire du Daghestan, partie Caucasienne de la Russie. C’est la connexion personnelle qu’elle a avec ce territoire qui est en général le point de départ de ses travaux. Elle explore les relations entre l’histoire, les politiques de la mémoire et la vie quotidienne. Entre 2002 et 2013, elle suit différentes formations en art, communication et économie, tant en Russie qu'en Angleterre. Durant cette période déjà, elle participera notamment à la 4e Biennale de Moscou.
Taus Makhacheva descend des Avars : le plus grand groupe ethnique du
Daghestan. Elle utilise des objets, des films et des performances pour se
replacer elle-même dans une histoire à l'intérieur d'un contexte où
la "nation" n'existe pas. Elle souhaite remettre en question les formes
classiques d’historiographie, les conventions culturelles dominantes et les
questions de genre. À la fois humoristique et critique, Makhacheva tente de réconcilier le présent
avec la nostalgie du passé, le local avec le global et la tradition avec le
progrès. Elle analyse la société caucasienne et la relation entre son histoire,
la mémoire collective et la réalité quotidienne.
L’œuvre se trouve au fond de la Hall 4, devant la sortie. Elle se présente sous la forme d’une montgolfière suspendue d’environ cinquante centimètres au-dessus du sol. Elle est entièrement blanche. En s’approchant, on remarque des ouvertures sur le haut du ballon, il n’est donc pas étanche ni fonctionnel, de près, la structure évoque les robes à crinoline. Patchwork complexe, la structure est presque entièrement régulière mais certains plis et déformations touchent pour le moment la partie supérieure : la rotondité n’est pas parfaite malgré la plateforme carrée plate, en bois, avec un poids à chacun de ces côtés.
Le titre de l’œuvre est une description assez simple du projet, un aérostat étant le nom donné à ce type d’aéronefs qu’on dit parfois « plus léger que l’air ». L’aérostatique est l'étude des gaz qui ne sont pas en mouvement contrairement à l’aérodynamique étude des gaz en mouvement.
L’artiste a souhaité réinvestir un événement historique Lyonnais : le vol du ballon à air chaud Le Flesselles le 19 janvier 1784 au-dessus de la ville ; l’un des premiers vols habités de l’Histoire et qui aurait dû relier Lyon à Paris. Le vol fut de courte durée pour des raisons métrologiques et pratiques mais l’aventure marqua les esprits. Cette Histoire est mêlée par l’artiste à une forme, celle des robes à crinoline. Ce type de structure, en vogue au XIXe siècle, donne de l’ampleur aux robes et est à la fois contraignante pour le corps féminin, mais agissent en même temps comme une protection. L’envie de l’artiste est née lors d’un travail avec les étudiants en création de costumes du Lycée la Martinière et c’est avec l’aide de ces mêmes étudiants qu’elle concrétisa son projet. Le progrès et la mode se trouvent ici rapprochés par une analogie formelle, il s’agit de prendre la place et d’occuper le monde, que ce soit le ciel ou les salons, et même sa forme évoque aussi la résilience et les aléas des grandes aventures ainsi que les craintes que les grandes avancées peuvent créer.
GS mat et primaire :
Pour un enfant la montgolfière est un objet connu sans n’avoir jamais été nécessairement côtoyée, le lien avec la robe évoque un univers de conte à imaginer.
Collège :
Les éléments historiques mais aussi l’importance sociale et pratique du vêtement seront tangibles pour des jeunes étudiants et le lien avec La Martinière pourra les intéresser.
Tout public :
Le public saisit vite le paradoxe d’une montgolfière ouverte sur le dessus et le lien avec le costume saute aux yeux. Partant de là on peut rapporter l’événement historique source et voir les liens qui se tissent entre cette anecdote et la forme de la robe. Le lien avec les tissus lyonnais et un savoir-faire actuel ainsi que la notion de patchwork peuvent nourrir la discussion.
Un article de Raoul Bonnaffé, médiateur @ Biennale de Lyon
© Ivan Erofeev for Garage Museum
Laura Geisler
Attachée de relation avec les publics