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Stéphane Thidet, Le silence d’une dune, 2019. Courtesy de l’artiste et [of the artist and] Galerie Aline Vidal, Paris ; Galerie Laurence Bernard, Genève. © Adagp, Paris, 2019. Photo : Blaise Adilon
Stéphane Thidet
Le silence d’une dune, 2019
Terre, chaux, moto
Fagor, Halle 1
Après avoir obtenu son diplôme de l’Ecole nationale supérieure des
beaux-arts de Paris en 2002, Stéphane Thidet expose, en 2006, à la FIAC, et est
représenté depuis lors par la galerie Anne Vidal à Paris. Ses œuvres mettent en
scène sa vision de la réalité en l’imprégnant de fiction et de poésie.
S’appuyant sur des situations de la vie courante, il y décrit toutefois la notion
d’instabilité face à l’érosion du temps et de l’action menant à leur
disparition. Ou plutôt, comme il préfère le dire, à « une certaine amnésie qui résulte de l’artificialité des éléments ;
amnésie qui n’a pas pour vocation d’effacer mais, bien au contraire, de
reconstruire les choses et les situations ».
Ses œuvres suggèrent un ailleurs, fiction qui confronte le spectateur à un nouvel « état des choses ». Souvent liées à l’enfance ou au divertissement, elles semblent dévoiler une certaine perte d’innocence - une inquiétude - qui, par l’état de tension permanent qu’elles supposent, provoquent une agitation, un tumulte intérieur. Sources
Il s’agit d’une grande installation reproduisant une partie de terrain de motocross, composée de terre et recouverte de chaux, sur laquelle est posée une moto. Le paysage évoque celui d’un désert, par ses dimensions étendues, ses dunes et par l’absence de tout élément, l’exception de la moto.
Le désert est blanc. Une trace noire, en forme de cercle, est dessinée dans le sable.
Stéphane Thidet crée l’illusion d’un fragment de paysage naturel dans ces usines, bien qu’il soit totalement artificiel. L’artiste et un complice motard ont convenu d’un parcours sur le sable afin d’y tracer une marque. Le trait est noir car le passage de la moto a décollé la fine couche de chaux qui recouvre la terre.
Le paysage décrit pourrait être celui que l’on aperçoit à travers la fenêtre d’un train. L’artiste crée une situation incongrue en construisant de toute pièce ce paysage à la Biennale.
Stéphane Thidet souligne que les dunes des terrains de motocross ne sont pas naturelles. Elles sont créées par et pour le passage répétitif des motos qui « sculptent » le paysage.
Aucune autre trace n’est visible sur la chaux. L’absence de pas ou de trace de roue de moto amène à se questionner sur l’arrivée mystérieuse de la moto au centre de la dune.
Si l’on regarde la marque noire dessinée par la moto de plus près, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un cercle. Le blanc peut évoquer la feuille de papier, et le trait noir le geste du dessin (au fusain par exemple) et éventuellement le cercle parfait que les étudiants en arts apprennent à tracer.
Le dispositif de l’artiste permet aussi, à sa manière, d’évoquer le dessin dans cette partie de la Biennale.
Un article de Marjorie Larquey @ Biennale de Lyon
Stéphane Thidet © Mathieu Demy
Pour en savoir plus...
http://www.stephanethidet.com/
Laura Geisler
Attachée de relation avec les publics