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Rebecca Ackroyd © Aubrey Mayer
Rebecca Ackroyd, Singed Lids, 2019. Courtesy de l’artiste et [of the artist and] Peres Projects, Berlin. © Blaise Adilon
Singed Lids, 2019
Résine époxy, acier, cire
Fagor, Halle 1
Les sculptures de Rebecca Ackroyd nous plongent dans un fantasme post-apocalyptique inspiré à la fois par les ruelles sombres et par les backrooms. Nus et mutants, les corps semblent asexués et sont composés de matériaux pauvres : des poitrines et des sexes, comme découpés au scalpel, révèlent des cavités aux couleurs intenses des quartiers rouges. Pour la Biennale, l’artiste déploie une scène de crash, ambiance post-mortem, qui prolonge sa série de corps mutants aux visages recouverts de casques de moto et de masques en métal. Avion démembré, fauteuils désossés et fragments de hublots composent un paysage où les corps déchiquetés semblent rongés par un feu intérieur.
Les sculptures de Rebecca Ackroyd présentées évoquent les restes d'un crash d'avion dans une ambiance post-mortem. Les éléments de résine qui composent la scène : avions démembrés, fauteuils désossés, fragments de hublots, corps déchiquetés. L'espace semble être encore en fusion, rougeoyant.
La scène, aux éléments détruits mais hyper-réalistes, présente des détails nous permettant de distinguer des parties de corps. Au sol de nombreux petits objets parsèment la scène.
La démarche de l'artiste relève souvent de fantasmes post-apocalyptiques et de scènes dérangeantes. Pour la Biennale, Rebecca Acroyd a changé son projet en découvrant les lieux. Plutôt que les personnages gigantesques que l’on retrouve habituellement dans ses œuvres, elle se laisse porter par le paysage offert par le bâtiment abandonné. Elle nous dresse une scène de crash, tel un paysage à l'ambiance morbide. Rebecca Ackroyd crée des sculptures qui explorent souvent la relation entre le corps et l'espace architectural.
"La pratique de Rebecca Ackroyd consiste à examiner des objets et des mémoires existants et à les reconfigurer pour créer quelque chose de nouveau" précise Javier Peres, fondateur de Peres Projects à Berlin où elle expose plusieurs sculptures en 2018. Pour chaque projet, l'artiste fait une recherche sur la technique qu'elle souhaite employer et confronte ainsi la brutalité de la matière aux thèmes abordés. En parallèle de la sculpture, elle travaille aussi des gouaches.
Dans son œuvre, ses moulages semblent découper la matière dans les corps. Pour "Singed Lids" (paupières roussies) elle utilise de la résine Epoxy et chaque élément est comme prisonnier d'un feu intérieur - référence à ses précédents travaux de corps géants, humanoïdes, qui brûleraient de l'intérieur.
Cette scène, à l'échelle 1:1, porte sur la disparition de l'humain. Les formes organiques sont traitées de la même manière que les objets, telle une fusion de l'humain et de l'industriel.
L'artiste précise certaines de ses influences dans un article du site Frieze.
Paysage post-apocalyptique
Collège :
Matière résine Epoxy, transparence des matériaux et
effet qu'ils produisent sur le spectateur.
Accessibilité public :
Déambulation parmi les éléments qui composent l'œuvre possible, mais objets au sol fragiles
Un article de Camille Gervais, médiatrice @ Biennale de Lyon.
Pour en savoir plus...
http://rebeccaackroyd.com/
Laura Geisler
Attachée de relation avec les publics