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Laura GEISLER le 04/10/19
Laura GEISLER le 02/10/19
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Laura GEISLER le 30/09/19
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Laura GEISLER le 30/09/19
Holly Hendry © Jan Weisbrod
Holly Hendry, Deep Soil Thrombosis, 2019. Courtesy de l’artiste et [of the artist and] Hould Sworth, Londres [London]. © Blaise Adilon
Holly Hendry, Deep Soil Thrombosis (détail), 2019. Courtesy de l’artiste et [of the artist and] Hould Sworth, Londres [London]. © Blaise Adilon
HENDRY Holly
Deep Soil Thrombossis
conduits en acier, plâtre,
Jesmonite, bois,
technique mixte.
Fagor - Halle 3
Le travail
d’Holly Hendry s’inscrit en dialogue avec l’architecture. Elle s’intéresse à modifier
l’architecture et à rendre visible ce qui est enfoui et invisible en explorant les
possibilités, telles que la surface, la couleur et la densité, inhérentes à une
large gamme de matériaux à travers ses installations. Les échelles changeantes
et le positionnement inhabituel de ses œuvres souvent monumentales incitent les
visiteurs à considérer la sculpture comme un dialogue avec leur environnement,
tout en considérant l’absence comme un espace creux ou vide.
Les sculptures de Holly Hendry repoussent la frontière intérieur/extérieur et dissèquent les espaces comme les surfaces. Ses formes naissent d’un croisement des techniques et des imaginaires scientifiques, entre dissections médicales et fouilles archéologiques de nos territoires. Utilisant les outils et les esthétiques de l’architecture et du monde industriel, ses œuvres ont parfois l’allure des chewing-gums collés clandestinement dans les fissures du bitume. Sources
Holly Hendry propose ici une œuvre de taille impressionnante qui rentre en relation avec le cadre industriel des usines Fagor. Située au fond de la halle 3, derrière le tunnelier de Sam Keogh, l’œuvre offre une lecture à plusieurs niveaux. Le spectateur est d’abord confronté à un ensemble de tuyaux massifs, s’emmêlant et circulant les uns au-dessus des autres. Ce réseau de canalisations est comme branché directement au mur du fond sur une ouverture préexistence et située en hauteur. On aperçoit d’ailleurs une autre ouverture non exploitée à côté. Des hauteurs du hangar, les tuyaux dégringolent et rejoignent le sol et les spectateurs en passant par une mezzanine métallique et meublée d’armoires techniques, vestiges de l’activité industrielle. La disposition dans l’espace de cette installation de tuyauterie se fait à l’aide d’un ensemble de constructions de soutènements en bois. De larges coussins bordent les zones de contacts entre ces structures et les tuyaux, leur donnant un aspect de béquille. Enfin, à de multiples endroits, cet ensemble de canalisation est tranché, ouvert, et l’on peut alors observer son contenu. Les tuyaux apparaissent comme remplis ou bouchés de diverses matières colorées (et dont les couleurs répondent à celles des graffitis alentours) disposées en couches superposées et molles au sein desquelles on peut discerner des rebuts de notre activité quotidienne, un os de poulet, des arrêtes de poisson, ou encore une vieille chaussette.
Démarche, contexte :
Holly Hendry s’intéresse selon ses mots « à la face cachée des choses, aux fissures qui révèlent ou évoquent les choses gluantes du dedans. Elle joue des notions d’intérieur et extérieur dans son travail, dans sa forme, sa disposition et sa production ». Dans une série de travail qu’elle prolonge aux usines Fagor, c’est à l’échelle architecturale qu’elle réagit, faisant remonter à la surface ce qui est enfoui, révélant la plomberie du bâti, et de façon plus générale, évoquant les systèmes cachés de notre environnement urbain. Les canalisations souterraines de la ville apparaissent alors comme un élément de son langage pour parler de ces flux masqués mais aussi des dysfonctionnements dans ce réseau que peut provoquer notre activité quotidienne. Notamment les accumulations de graisses et de déchets qui bouchent régulièrement les canalisations londoniennes mais à une toute autre échelle aussi, les dépôts de cholestérol obstruant progressivement les vaisseaux sanguins du corps humain. L’aspect industriel de la structure, son branchement direct sur la paroi de l’usine, mais aussi sa segmentation, interrogent sur la préexistence de ce réseau de canalisation, la situant potentiellement entre vestige, et réseau encore en construction. Holly Hendry s’intéresse également aux procédés neurologiques humains qui nous poussent à combler les vides. Segmentant son réseau, elle laisse ainsi le spectateur projeter la suite du parcours de ces tuyaux dans l’espace ; et l’imaginer comme la pièce manquante d’une machinerie plus importante ou à l’inverse d’une machine incomplète.
références :
Holly Hendry s’inspire du Fatberg, bouchon de gras solidifié découvert dans les égouts à Londres. Travaillant déjà sur les sous-sols urbains comme espace masquant l’architecture urbaine, elle a été sensible à l’existence d’un réseau de souterrains anciens et mystérieux disposés en arrêtes de poisson et se déployant dans le sous-sol de la croix-rousse. L’artiste est également attachée à l’esthétique des cartoons comme dans le dessin des objets quotidiens qui habitent ses tuyaux (déchets alimentaires ou chaussettes).
"Là où les eaux se mêlent" :
Cette tuyauterie gigantesque évoque la notion de flux, ou l’obstruction des flux. L’étude « archéologique » des strates de sédimentation semble révéler que c’est notre activité humaine qui crée des bouchons de détritus. La question du paysage est suggérée également, par la taille de l’installation qui pousse le spectateur à se promener autour et au travers de l’œuvre. C’est aussi une façon de révéler un paysage « caché » en traitant des canalisations qui sont le pendant dissimulé des villes et paysages urbains que nous habitons.
Collège : Architecture/urbanisme et ce qu’elles
cachent.
Lycée : Contraste entre l’industriel du matériau employé et la manière organique de les disposer et de les soigner/protéger (coussins).
Un article de Jacob Lyon @ médiateur Biennale de Lyon
Pour en savoir plus...
http://www.hollyhendry.com/hollyhendry.com/Holly_Hendry.html
Laura Geisler
Attachée de relation avec les publics